Privilèges et déconvenues (Stargate SG)

stargate girl Dim 10 Mai - 17:16

Auteur : Stargate Girl
Date : 05/2009
Note : Juste une petite, sans prétention pour mettre en scène un personnage trop souvent oublié et puis parce que cela fait une éternité que je n’ai rien posté……
Résumé : Il ne sert à rien de proclamer la base en vacances, d’être propriétaire d’un chalet romantique perdu dans les montagnes avec un lac sans poissons, si on ne peut « pêcher » en compagnie de son second ……..……….
Droits d’auteurs : Aucun et les personnages ne m’appartiennent pas, sauf la fic donc ne pas utiliser sans mon autorisation.

Merci à Miss O’Neill pour ses conseils avisés.

Bonne lecture et merci pour les retours ! Salutations à tous !

Ca y était, ils étaient tous officiellement en congés depuis 15 h00, ordre du Général ! Et cela tombait bien car le plus gradé de la base, c’était lui ! Il s’était donc auto proclamé en vacances ! Ce sont les premières qu’il décrétait depuis sa promotion. Qu’il était bon de se faire du bien, qu’il était simple d’être Général !. Il se rappelait l’époque, pas si lointaine, où il était obligé de les « quémander » auprès d’Hammond. Mais cette période était bien révolue : il l’avait désiré donc il l’avait décidé ! Oh oui, qu’il est bon d’être Général, qu’il était doux de commander….. !

Fier comme un paon, il commença à ranger son bureau. Enfin le verbe ranger était peut être un peu fort. Il se contenta d’ouvrir le tiroir central et d’y mettre tout ce qui traînait. Puis, il dû pousser celui-ci avec force et pour être sûr qu’il ne s’ouvre pas, tourner rapidement la clé ! Il se mit à sourire en pensant à Carter…..A quelques mètres de là, elle devait sûrement être en train de faire la même chose, mais d’une façon plus rigoureuse, plus scientifique, plus carterrienne. Il l’imaginait sans problème, s’atteler à classer les dossiers selon une codification par couleurs : le rouge tout ce qui concernait Naqui, le bleu les dernières planètes explorées, le vert pour ses conclusions personnelles sur les artefacts de Daniel etc.…..Bref, un classement digne des documentalistes de le Grande Bibliothèque François Mitterrand !
Pour lui, ce rangement fastidieux était fini, il regarda sa montre : 15h002 ! Il venait de battre son dernier record. Il lui restait plus qu’à congédier son fidèle secrétaire et direction le Minnesota.
Immédiatement sa gorge commença à se nouer : Absurde ! Lui qui ne pensait qu’à cela depuis des jours…. Un mot lui vint envahir son esprit : solitude ! Il décida de se raisonner en se disant que son chalet était synonyme d’ havre de paix : pas de Daniel, pas d’aliens, pas de paperasse, PAS DE CARTER ! Sa glotte se serra de plus en plus, au point de commencé à l’étouffer ! Il n’était pourtant pas habillé de son « costume de pingouin », appelé également uniforme de cérémonie. Il devait se faire une raison : elle était devenue une addiction plus importante que son lac, certes magnifique, mais fui par « la gente poissonnière » autant que son chalet par le « gente carterrienne » !
Tout d’un coup, il devenait moins bon d’être Général, moins doux de commander !

Très pragmatique, sa réflexion binaire de militaire aguerri lui commanda aussitôt de se diriger vers un certain labo. Mais une autre idée l’arrêta illico : le râteau ! Cette simple pensée le rendit automatiquement aussi courageux qu’un agneau observé par un loup affamé ! Il savait que son ego mettrait une fois de plus une bonne semaine à s’en remettre, donc s’il ne partait que pour cinq jours………….Il se devait être plus stratège moins impulsif, écouter plus son cerveau que son cœur. Son équilibre psychique était en jeu ! Seul hic à cette bonne résolution, son légendaire instinct O’Neillien avait une voix qui portait plus haut que son intelligence……….Il devait trouver de l ‘aide. Après quelques microsecondes de réflexion, il trouva l’homme de la situation : le sage Teal’c ! Il se précipita vers les quartiers de celui-ci.
Arrivé devant la porte, il se senti idiot : Quelle était son excuse ? Le départ de son ami pour voir sa famille bien sûr ! ….Seul hic, il l’avait déjà salué à la fin du briefing.
« Eh puis merde au diable les excuses, seul l’objectif à atteindre comptait ! «

Il leva le poing pour frapper quand la porte s’ouvrit d’elle même………..

- « Vous m’avez entendu ?

- Plutôt dérangé, O’Neill !

- Ah , vous partez déjà pour Chulack ?

- Oui, dans quelques minutes ! Pour l’instant, vous venez de suspendre une conversation forte instructive……. »

Cela n’allait pas être facile. Le général, prit une aspiration lui donnant ainsi le temps de trouver une chose intelligente à dire. Enfin, il l’espérait……Il se hissa sur ses pointes de pieds, à la recherche d’un hôte dans les quartiers du jaffa :

- « Vous parlez tout seul, maintenant ? » Pour l’intelligence, tu repasseras se dit-il immédiatement.

Le jaffa leva un sourcil d’un air circonspect et rajouta :

- « J’utilise les moyens modernes de communication, c’est plus efficace que la transmission de pensées.

- Très drôle Teal’c ! Vous faites des progrès. Votre humour devient, comment dirais-je… plus caustique ! Oui, c’est cela. Je n’aurai pas autant progressé en « humour Jafféin » ! »

Le grand guerrier, le regarda de plus en plus intrigué par sa présence :

- « Que voulez-vous O’Neill ?

- Rien, juste faire un peu causette avec un ami avant qu’il ne parte pour une lointaine planète …….

- Si le Docteur Jackson était là, il dirait plutôt que vous me flattez pour mieux me demander quelque chose. Que dit –il déjà ? Ah, oui, vous me caressez dans le sens du poil ! »

Désirant poursuivre sa stratégie, Jack fuit mine de ne rien entendre :

- « Donc il n’y a pas que votre humour qui est progressé, vous apprenez aussi le langage imagé ! Voyez-vous cela ?

- Mais il n’y a rien à voir O’Neill, car je vous parle. Il suffit donc d’écouter.

- Vous voyez, c’est un bon exemple de langage imagé…Cela signifie je comprends !
- Et moi, pas !
- Bon, je vais essayer autrement… Notre langue est difficile à apprendre car parfois un mot signifie une chose dans un contexte et une autre dans un autre. Par conséquent, le même mot peut avoir plusieurs significations, tout est une histoire de situation. Vous comprenez ? Donnez moi un exemple….
- Le hareng qu’on pêche et celui qu’on plante pour monter une tente !

- Bien pour la première partie de votre exemple, la deuxième est à retravailler. Mais puisque vous parlez de poissons….
- Non, je n’irai pas pêcher avec vous ! Je dois me rendre sur Chulack……
- Ok, pas de problème ! A vrai dire, je ne pensais pas vraiment à vous…… »

Le jaffa leva son légendaire sourcil et comprenant enfin :

- « Auriez- vous besoins d’un conseil masculin, O’Neill ?
- Oui, enfin n’exagérons rien non plus, vous n’êtes pas journaliste au magazine Têtu (1). »

Voyant le sourcil de plus en plus levé de son interlocuteur ainsi que des épaules très imposantes, il préféra se taire sur le public visé par ce type de lecture.

- « Voulez vous entrer pour en parler ?…. »

Il se poussa et le militaire ne se fit pas prier.

- « Vous pensiez au Colonel Carter, c’est cela ?
- Oui, j’aimerai lui demander une nouvelle fois, mais je crains….
- De vous prendre un balai !
- Non, un râteau ! On dit un râteau, pas un balai ! Vous devriez plus travailler vos devoirs, car pour les expressions imagées, c’est pas encore ça…. Mais le problème n’est pas là….
- Où est-il alors ? »

Jack ferma les yeux pour se calmer…Tu dois rester stratège et moins impulsif……. Tu dois rester stratège, et moins impulsif….Il rouvrit les yeux et sourit :

- « J’ai surtout peur qu’elle ait autre chose à faire….Seriez peut être…… ?.
- Le Docteur Jackson, aurait pu aussi vous renseigner autant que moi ! »

Le Général commença à perdre son calme, mais une petite voix lui hurlait : Tu dois rester stratège et moins impulsif, tu dois rester stratège et moins impulsif…………

- « Tout à fait, mais je ne sais pas où il se trouve….
- Dans son bureau, d’ailleurs il vous l’a dit en sortant du briefing.
- Vous êtes sur ?
- Certain, O’Neill !
- A cette mémoire ! Je devrai manger plus de poissons !
- Pour cela, il faudrait pouvoir arriver à en pêcher ! «

L’ego du Général lui commanda de riposter, mais cette satanée petite voix appelée aussi conscience, prit le dessus.

« Si nous revenions à ce qui nous intéresse……
- Vous et le Colonel !
- Non, moi et son emploi du temps !
- Et ce n’est pas la même chose ?
- Pas du tout ! Je m’intéresse à mes hommes. Vous comprenez, je ne voudrais pas qu’elle s’ennuie et qu’elle se sente obligée de revenir travailler au labo dès que j’aurais le dos tourné !
- Pourtant Daniel Jackson, reste travailler sur une analyse et cela n’a pas l’air de vous inquiéter !
- LUI ce n’est pas pareil !
- C’est sûr, ils n’ont pas le même physique ! »

Jack décida de s’asseoir sur le lit, prenant ainsi le temps de trouver une nouvelle réplique intelligente à dire.

- « Daniel sait se reposer quand il le faut (ma foi cette fois ci-, il semblait satisfait de sa réponse).
- Mais, il ne le fera jamais dans votre lit ! »

Le visage du Général devint rouge pivoine, il ouvrit la bouche pour nier, mais la referma aussitôt. Son ami venait d’arriver à faire taire le Grand Général O’Neill. Il fixa droit dans les yeux son interlocuteur…..

- « Pour la diplomatie, il vous faudrait également des cours de soutien !
- Tout guerrier sait que seul le but compte, quelque soient les moyens employés, O’Neill !
- Je ne considère pas Carter comme un combat !
- Non, plutôt comme une forteresse difficile à assiéger ! »

Le visage du Général s’agrandit encore par la surprise :

- « Le soutient ne servira à rien, il faut reprendre vos cours à zéro !
- Il faut être synthétique et pertinent, me répète toujours le Docteur Jackson !
- Et bien là BINGO ! Vous venez même de dépasser le maître !
- Venant de votre part, je prends cela pour un compliment ! Mais cela ne règle pas votre dilemme : Votre timidité vis-à-vis du Colonel…….. ».

Il s’assied alors, rendant les armes

« Vous me trouvez pathétique ?
- Non, amoureux ! Les tauris ont beaucoup de mal à exprimer leurs sentiments. Vous, surtout O’Neill !
- (Il se releva en levant les bras) Allez y, dites le !
- Qu’est ce que je dois dire, O’Neill ?
-Que je suis aussi godiche avec cette femme, qu’un adolescent boutonneux. Je suis sûr que mon double ferait mieux ! »

Il se rassit et mit sa tête entre les mains, attendant ainsi épuisé par des années de lutte intérieure le coup de grâce. Contre toutes attentes le jaffa vint le rejoindre. Lui posa la main sur l’épaule d’un air compatissant, le brouillon d’un sourire aux lèvres.

- « Elle le sait maintenant…..

Le Général leva la tête et regarda son voisin sans comprendre. Il suivit du regard l’index de son ami pointé vers un ordinateur. J’aurai dû aller aux cours d’info se dit-il. Ne comprenant toujours pas, il se leva et scruta le moniteur tel un pygmée découvrant sa première bouteille de Coca Cola.

L’alien parla en direction de l’écran : Vous avez tout entendu Colonel Carter ?

Un silence de mort remplit la pièce. Le visage de Jack devint livide, il venait de comprendre. Il recula et se laissa glisser sur le lit, le sol devenant de plus en plus meuble sous ses pieds.

« Vous étiez en vidéo conférence………

Une voix féminine et intimidée répondit : Oui, juste avant votre arrivée…………. »

Jack entendit derrière lui le bruit d’une porte, son ami venait de s’éclipser. Il prit la souris, la secoua et à l’écran apparu son second, une larme au coin des yeux. Il se racla la gorge sans arriver à se détacher de ce regard hypnotisant, couleur azur. Une voix rouillée par l’émotion murmura :

- « Carter…….
- Non, à partir de maintenant ce sera juste Sam… ».

(1) Têtu est un magazine visant un public homosexuel.