Lettre

Auteur: Nanabob
Titre: Lettre
Genre: bizarre, drame je dirais.
Résumé: que dire... C'est un bout de vie 10 ans plus tard et l'histoire est achevée.
Note de l'auteur: C'est ma première publication, c'est brut et décousut, je ne me suis pas relue. C'est plus thérapeutique qu'autre chose. Et ce n'est pas gai, vous serez prévenus!




Le jour ou Fabrice est mort, j'avais neuf ans. Je me souviens que j'étais assise dans un fauteuil au salon. Les pompiers, la police, les gendarmes... Il y avait des gens de partout. Et moi je pleurais je pleurais... Je ne pouvais pas m'arrêter. Mes jambes tremblaient tellement que mes genoux s'entrechoquaient. Et maman assise sur l'accoudoir à côté de moi me disait "arrête de trembler, arrête..." . Je ne pouvais pas, je ne pouvais pas. Et maman qui répétait "je n'arrive pas a y croire, je n'arrive pas a y croire". Moi non plus je ne pouvais pas. Pas plus que Renaud ou Steffie. Ce jour là j'ai compris ce que voulait dire le mot "jamais". Il me disait que je ne reverrais plus JAMAIS mon grand frère. Qu'il était mort mon grand frère. Et Dimitri qui ne pleurait pas.. Il avait dix huit ans. C'est lui qui avait soutenu le corps de Fabrice pendant que maman coupait la corde. C'est lui qui lui faisait de la réanimation pendant que maman téléphonait en pleurant aux pompiers, à la police. Ou peut être que c'était maman... Je ne sais plus. On revenait de l'école, c'était le mardi 25 Novembre 1997. Le 25 Novembre de cette année, ça fera 10 ans que Fabrice s'est suicidé. Il s'est pendu au chêne. Maintenant sous ce même chêne, il y a une fleur faite de galets peints en jaune et en vert et tous les ans, maman enterre sous cet arbre des petits mots pour rappeler à son fils qu'elle l'aime et qu'elle l'aimera toujours. Moi aussi je l'aimerai toujours mon grand frère. Un jour il deviendra mon petit frère. Ce n'est pas normal. Ça n'aurait jamais du arriver. J'ai saigné du nez à l'enterrement, comme j'avais saigné du nez plusieurs fois durant les 3 jours qui avaient précédé les obsèques. Je n'ai pas pleuré, ni à l'église ni au cimetière. Ou peut être que si. Je me souviens en tous cas n'avoir pas voulu aller bénir le cercueil avec le rameau d'olivier. Je me souviens aussi de Thomas, le meilleur ami de Fabrice qui avait tapoté le cercueil comme pour dire "salut mon pote". Si je pouvais revenir en arrière, j'irai lui dire au revoir moi aussi. Je regrette de ne pas l'avoir fait.
Je crois que Cyril est arrivé dans l'après midi. Il m'a dit quand il m'a vu "j'ai appris une bien triste nouvelle". Bel euphémisme quand j'y repense. Je crois qu'ils se devaient d'être fort mes trois grands frères, pour maman, pour nous les petits et pour leur père.
Et plus tard quand maman souffrait trop et qu'elle se mettait à crier à pleurer. Renaud et moi nous étions dans notre chambre. Et j'essayais de me boucher les oreilles, je ne voulais pas entendre. Mais on entend tout dans ma maison. Et quand, plus grande, j'allais dire bonsoir à maman, et que je la trouvais l'oeil humide, je ne pouvais m'empêcher de la prendre dans mes bras pour la consoler, on se retrouvait à pleurer toutes les deux. Je l'aime tellement ma maman. Ce n'est pas de sa faute tout ce qui m'est arrivé. Elle fait tellement tout ce qu'elle peut pour ses enfants. Pour ma soeur qui n'est pas un cadeau, pour moi et pour les grands frères. Aujourd'hui, je suis heureuse de pouvoir la soutenir dans ses choix, la réconforter dans ses moments de doute. Je ne prend pas sur moi un rôle qui ne m'incombe pas, je prend soin d'elle parce que je l'aime, et rien au monde ne me fera renoncer à ça.
La seule famille que j'ai n'en est presque pas une. Alors il ne me reste que ma maman, ma petite soeur et mes frères.
Ce texte est complètement décousu, sans fil rouge. Vous comprendrez je le sais. Pourquoi je vous fais confiance, pourquoi à vous j'arrive à parler, à dire ce qui reste bloqué en temps ordinaire? Je ne sais pas, je ne peux pas l'expliquer alors à tout hasard je vous embête encore une fois. Parce que vous m'avez dit d'écrire. Mais à qui? Pourquoi?
Alors, vous subissez maintenant vos conseils, j'en suis désolée.
J'en profite pour vous dire que j'aimerai bien vous voir une dernière fois avant les vacances, si vous pouvez.
Voilà, ce sera tout pour ce soir, je crois que c'est déjà beaucoup. Je vous remercie d'être là, même si vous n'en avez peut être pas conscience, vous êtes un peu un catalyseur pour moi, et j'en ai besoin, alors merci pour tout ca.

J'aime beaucoup... Mais, ne dire que ça, c'est nul!

Jaime bien la manière dont tu as écris cette histoire. De plus, c'ets le style de lecture qui me plait...
On plonge dans l'histoire, et on en ressort qu'à la fin! J'ne ai même oublié le fait que ce soit une lettre...

Bravo!

Ca me fait plaisir d'avir un avis sur ce texte, même si je n'en attendais pas vraiment.
En tous cas, je te remercie beaucoup d'avoir lu, et réagit

j'aime assez ! C'est touchant vraiment. Le narrateur (est-ce toi ? c'est autobiographique ? tu n'es pas obligé de répondre bien sûr ! ) suit le fil de ses pensées, c'est là son fil rouge.

Cela mériterait une relecture tout de même, pas changer grand chose, juste sauter une ligne de temps en temps, pour laisser respirer le lecteur !
On ne comprend pas bien la fin, à qui s'adresse cette lettre finalement ? A nous lecteur ? Ou un psychiatre ? ou autre, laisse un indice, ce n'est pas assez explicite.

En tout cas, moi aussi je suis adepte de ce genre de lecture, surtout si c'est bien fait. Il y a quelque chose de touchant dans cette simplicité et cette naïveté (si tu me permets ! ). Pas besoin d'envolé lyrique pour évoquer la tristesse, juste des mots simples, dont on voit qu'ils viennent du coeur, et des pauses.

C'est bien.

Merci déjà Abon, d'avoir lu
Alors pour répondre à tes questions, le narrateur, c'est bien moi, et oui, c'est autobiographique.
Pour ce qui est de la relecture, c'est vrai que ca a été complètement zappé pour la simple et bonne raison que ce n'était pas destiné à être publié, et j'avoue ne pas vraiment avoir envie de le faire parce que cette lettre a été écrite il y a près de deux ans, et que je ne suis pas exactement dans le même état d'esprit qu'à l'époque (appelle moi Mamie ), et je n'ai pas pour projet de redevenir ce que j'étais alors.
Pour ce qui est de la fin, si elle n'est pas très compréhensible, et bien je n'ai qu'une excuse, et c'est la même que pour la relecture: la publication n'était pas prévue, et histoire de t'éclairer un peu, cette lettre était destiné à un de mes professeurs qui a su m'épauler dans une période pas très facile.
Et quand à la naïveté du style, même si elle n'est pas à proprement parler voulue, je l'assume totalement dans le sens ou cette lettre, je l'ai écrite avec ma naïveté et ma douleur d'enfant justement.
Voilà, j'espère avoir pu t'éclairer un peu.
Encore merci pour ton commentaire.

parfaitement éclairé !

J'ai pensé à un prof effectivement en lisant ! Et quand j'ai écrit mon comme, en prenant en compte le fait que c'était sûrement autobio., je comprenais très bien que tu n'ai pas eu envie de relire ça !

Bonne continuation !

ouahou j'en ai la chair de poule ... c'est tellement juste , tellemnt touchant...je n'ai pas été surpirse quand j'ai appris dans une de tes réponses que c'etait autobiographique : les mots sont justes et sonnent justes ..

bravo d'avoir eu le courage de le publier

merci