La Mort Blanche

redphoenix Mer 24 Jan - 23:10

Sélection de la semaine du 3 au 9 Fev 2007

genre: Historique et fantastisque
Peut-être un one-shot
résumé: un jeune soldat lors d'une terrible débacle en pleine hiver, fait une étrange rencontre

Tous les personnages sont ma propriété.

Voila bien longtemps qu'Armand se trouvait en tête à tête avec son lieutenant. Peut-étre deux heures ou deux jours...allez savoir...le temps n'avait plus vraiment d'importance ... car, qui peut être plus silencieux et paisible qu'un mort? Et ces ruines couvertes de neige qui l'encerclaient, évoquaient à la perfection un cimetière.

Le cadavre de son lieutenant reposait contre un mur et semblait dormir. Une simple ligne rouge autour de son cou indiquait qu'une lame avait coupé net sa gorge. Armand avait travaillé comme apprenti dans une boucherie. Il y avait tranché assez de gorges de cochons pour être capable d'admirer, en connaisseur, le travail de l'inconnu qui, en six jours, avait réduit son contingent de quinze hommes à deux survivants.

Armand avait bien tenté de garder éveillé son lieutenant, mais il avait dû lui-même lutter contre trop d'ennemis. Le froid d'abord, un froid inhumain qui attaque jusqu'aux poumons, la faim qui lui aurait fait dévorer son cheval mort, si sa viande n'avait pas gelé.
...et le sommeil l'avait pris.
Au réveil, il avait trouvé son lieutenant sagement appuyé contre un mur et aussi mort que son cheval.

Il se demandait pourquoi il avait été laissé vivant. Son ennemi était un chasseur et avait tout son temps.

Des années de formation militaire et de campagnes de guerre l'avaient préparé aux batailles rangées. Depuis ses 17 ans et son premier enrôlement au service de l'empereur, tous les ennemis qu'il avait affrontés, avançaient en rangs serrés. Mais depuis le jour funeste où la "Grande Armée" et son empereur avaient pénétré sur le sol Russe, il n'avait jamais vu le visage d'un ennemi.

L'armée avait pourchassé des fantômes durant de longs mois. Des plaines boueuses, à la poursuite de combattants fantômatiques, jusqu'aux rues désertées de Moscou, où ils avaient espéré trouver un asile pour l'hiver.
Mais une série de sabotages provoqua l'incendie de la ville. Moscou transformé en enfer, poussa l'Empereur et son armée sur les routeS du retour.

Et l'hiver Russe réussit, ce qu'aucune armée d'Europe n'était parvenue à faire: chasser l'Empereur et dévorer son armée.

Armand n'était pas loin de penser qu'il demeurait le dernier représentant de cette glorieuse expédition. Et là, au milieu de nulle part, il allait disparaitre de la main d'une ombre...

Mais, la vie est têtue et Armand, aussi. Il se disait qu'à présent, il n'était plus d'aucune armée, d'aucun pays, et que depuis longtemps son empereur avait rejoint des terres plus hospitalières. Il se sentait délié de tout serment d'allégeance à cet homme qui les avait conduits en enfer.

Il avait eu tout le temps de réflechir et en était arrivé à la conclusion que son ennemi était seul, qu'il n'était pas un démon et qu'il pouvait encore l'avoir. Il devait simplement tenir sans dormir le plus longtemps possible. Il avait choisi un mur assez haut pour s'appuyer et ainsi éviter les attaques par derrière. Il ne cherchait pas à se cacher, il était persuadé que c'était inutile. Il avait préparé de quoi alimenter un feu dès la tombée de la nuit. Il était persuadé que son inconnu n'avait pas d'arme à feu et pour l'atteindre, serait obligé d'aller droit sur lui.

Il avait préservé de l'humidité, une petite quantité de poudre. Assez pour un seul coup, ce qui ne lui donnait le droit à aucune faute. Après avoir allumé son feu, il s'accroupit face à la forèt et attendit, son arme cachée dans les replis d'une misérable couverture. Il baissa la tête, pour paraitre endormi et espéré tenir.

L'obscurité était tombée et son feu commencait à décliner, quand il crut percevoir un frémissement différent de la brise qui soufflait. Au bout de quelques secondes, plus de doute, son ennemi approchait. Le peu d'air qu'il déplacait suffit à rabattre quelques flammes vers Armand. Et ce fut comme un signal, son bras caché son la couverture, se détendit et le canon de l'arme se trouva braqué droit sur un visage aussi blanc que la neige. Pendant un bref instant, Armand crût aux fantomes. Le temps semblait s'être arrêté, et Armand ne parvenait pas à se résoudre à détruire ce visage.

La créature, face à lui, le fixait de ses yeux verts et semblait attendre sans crainte. Une brusque colère fit monter une bouffée de chaleur au cerveau du jeune homme, il retourna brusquement l'arme et par la crosse, frappa de tout de toutes ses forces le petit visage, ne serait-ce que pour éffacer la sérénité qu'il y voyait. Armand tenta de respirer à nouveau normalement, il se pencha vers le petit corps, le souleva légèrement pour observer le visage. Un filet de sang, au coin de la tempe, trahissait le coup porté. En écartant des mèches de cheveux noirs, il découvrit le visage d'une adolescente de peut-étre quinze ans.

gjc597 Mer 24 Jan - 23:22

ah ben dis donc ! C'est court mais je me suis laissée embarquer dans ton histoire diable

j'aime beaucoup, l'ambiance est bizarre, à la fois angoissante et ... je ne trouve pas le terme cheese

et on attend avec le soldat la suite des évènements.

c'est vraiment bien amené et ... j'aime bien ta façon de décrire les choses... bref...

Continue Wink