Damoclès
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Damoclès
Genre: Une fois n'est pas coutume …Drame
Saison: fin de la saison 8
Disclaimer: Les personnages sont la propriété de la MGM et de Sony…
Remerciements: Merci à Hélios qui s'est sacrifiée pour relire
14/03/2006
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Les lumières pâles de l'infirmerie faisaient ressortir son teint blafard. En la regardant étendue, si calme, le visage reposé, personne n'aurait pu imaginer ce qui allait se passer, ni ce qui s'était passé. Elle semblait si sereine, presque inconsciente de livrer à cet instant le combat le plus dur de sa vie. Un combat où sa victoire était plus qu'incertaine, aux dires des médecins. Mais nous, nous savions qu'elle avait déjà connu bien pire que ce qu'elle traversait en ce moment. Nous avions confiance en elle, nous ne doutions pas de l'issue.
Par chance, nous disposions de tout l'équipement médical dont elle avait besoin à la Base. Nous pouvions donc la garder auprès de nous.
Ainsi, chaque jour, chaque nuit, pendant des semaines, nous nous sommes relayés à son chevet, avec l'espoir de la voir ouvrir les yeux ou bouger ne serait-ce qu'un doigt. Les médecins nous avaient expliqué qu'ils ne pouvaient plus rien faire d'autre pour elle, l'opérer n'était pas envisageable. Ils l'avaient plongée dans un coma artificiel pour réduire au maximum le fonctionnement de son cerveau. Pour eux, il fallait laisser faire la nature en espérant qu'avec le temps son état s'améliore…
Un jour, je m'étais emporté en entendant, une fois de trop, ce discours. J'avais pris à parti le jeune médecin remplaçant et Daniel m'avait entraîné hors de la chambre.
- Ils font ce qu'ils peuvent, Jack.
- Ils relèvent les compteurs, voila ce qu'ils font! Pression sanguine 13/8, rythme cardiaque 90 …Vous pensez que c'est ça qui va l'aider à s'en sortir?
J'étais furieux…impuissant surtout. Et m'en prendre à Daniel m'avait alors paru un bon exutoire. Je savais que lui aussi souffrait, j'aurais préféré m'en prendre au "bon médecin" mais il m'en avait empêché. Alors, je me suis défoulé pendant presque un quart d'heure, maudissant la science qu'elle adorait mais qui était incapable de lui apporter l'aide dont elle avait besoin, j'ai crucifié les Tok'ras, encore une fois injoignables. J'arpentais le couloir désert, les mains enfoncées dans les poches, élevant parfois la voix, vociférant contre le tas d'incapables qui nous conseillait de laisser le temps au temps. Daniel ne m'a pas interrompu, il m'a laissé "vider mon sac". Quand je ne sus plus contre qui cracher mon venin, il posa sa main sur mon épaule, sans un mot et il me sourit, comme il savait si bien le faire, son visage révélant toute la compassion et la peine qui l'habitaient.
-Je ne comprends pas cette histoire de temps. Plus une personne reste dans le coma, moins elle a de chances de s'en sortir, non?
Ma voix n'était plus qu'un murmure. J'étais désarmé. Je ne saisissais pas leur langage médical, c'était, pour moi, encore plus nébuleux que les théories de Carter, et personne n'avait pris le temps ou la peine de m'expliquer. Cela devait sûrement couler de source pour eux, mais moi, je ne comprenais pas… ou je ne voulais pas comprendre. Je voulais agir, je voulais qu'ils agissent. L'attente et la patience n'étaient pas mon fort. Je ne voyais pas comment l'inaction pouvait lui être d'un quelconque secours.
- C'est le paradoxe du temps, commença Daniel d'une voix douce.
Je l'ai regardé, exaspéré. Ce n'était pas le moment qu'il me fasse un discours philosophique. Il a levé la main pour m'empêcher de lui répondre et a continué son explication. Je lui fus reconnaissant d'avoir employé des mots simples. Il "suffisait" d'attendre que l'hématome qui compressait le cerveau de Carter se résorbe de lui-même et ils la sortiraient du coma. Je comprenais enfin.
Alors, nous avons regagné la chambre. Le médecin quitta la pièce tandis que nous prenions place de chaque côté du lit et nous avons attendu… sans parler. Comme d'habitude, nous restions plongés dans nos pensées, avec pour seul bruit, le ronronnement des machines qui la maintenaient en vie. Le plus dur à supporter, ce qui me mettait les nerfs à vif à chaque fois, c'était le son régulier, semblable à une succion, généré par le respirateur artificiel. Voir le soufflet, monter et descendre dans le tube transparent qui lui apportait l'oxygène dont elle avait besoin, m'hérissait le poil. Un jour, j'avais remarqué que je calais ma respiration sur celle de la machine. Je n'avais eu de cesse depuis lors, de tenter de changer cela. Je bloquais ma respiration, puis inspirais quand la machine expulsait l'oxygène, j'étais à contre temps, j'avais réussi à briser le cycle… mais à chaque fois, inexorablement, le rythme de ma respiration se synchronisait de nouveau avec celui des poumons artificiels de Carter.
Une fois, j'en avais parlé à Teal'c. Il m'avait simplement répondu que c'était pareil pour lui, qu'il ne fallait pas que cela me dérange, que c'était naturel, que c'était une façon inconsciente d'être en harmonie avec elle, de la soutenir. Aussi curieuse que fut sa réponse, elle eut le mérite de m'apaiser un peu. A partir de ce jour là, j'ai laissé ma respiration suivre le cours qu'elle voulait même si je n'étais absolument pas convaincu que cela me rendait plus proche de Carter.
La vie à la Base suivait son cours, rythmée par les missions, les problèmes techniques, les alertes. J'avais usé de mon pouvoir de Général pour démanteler temporairement SG1 et réaffecter Teal'c et Daniel dans des équipes différentes. Je jonglais avec les plannings, espérant qu'aucun problème ne m'obligerait à les envoyer off world en même temps… ainsi, il y avait toujours l’un de nous pour veiller sur elle. Dès que j'avais un temps mort dans mon agenda surchargé, je me précipitais à l'infirmerie. Moi qui avais toujours détesté cet endroit, je n'y avais jamais passé autant de temps … et je le détestais plus que jamais.
Nous avions mis en suspens nos vies privées ; notre temps libre, nous le passions à la Base. On s'octroyait malgré tout quelques moments de détente, contraints et forcés par les médecins qui commençaient à nous trouver épuisés. Devant mon obstination à ne pas suivre ses recommandations, le médecin chef m'avait rappelé qu'il avait toute autorité en la matière, mais je n'en faisais toujours qu'à ma tête. Je finis cependant par accepter, de mauvaise grâce, de prendre un peu de repos lorsqu'il contacta le Général Hammond. Celui-ci n'avait plus aucun pouvoir sur moi mais il avait toujours su me parler ou me faire obéir, c'est selon.
Toujours est-il que chaque jour, chaque nuit, l'un de nous restait près d'elle, à guetter le moindre signe d'amélioration. Quand on se relayait, celui qui l'avait veillée faisait un compte rendu, toujours le même "aucun changement". Pendant longtemps, on avait agrémenté cette triste constatation de paroles encourageantes. Mais un jour, les mots se changèrent en un simple signe de tête. Nous avions encore l'espoir, mais force était de constater qu'il s'amenuisait.
Chaque moment passé hors de l'infirmerie était un calvaire. Je savais qu'en mission, Teal'c et Daniel parvenaient à faire face, le travail passait avant tout, même avant elle. Mais dès qu'ils franchissaient la Porte, ils scrutaient mon visage en quête d'un indice sur l'état de Carter. Et je répondais à leur question muette par un hochement de tête. Il n'y avait plus à rien à dire. Il fallait juste attendre, encore …
C'était ce qui me minait le plus. Rester dans l'expectative. Sursauter au moindre coup de téléphone - et dieu sait que j'en recevais ! - et le décrocher d'une main soudainement moite, tandis que mon estomac se transformait en un triple noeud. Me précipiter hors du lit d'un seul bond, le coeur battant à tout rompre, parce qu'on avait frappé à la porte de mes quartiers. Appréhender de quitter la Base, même pour quelques heures et craindre au retour, l'éventuelle annonce de la douloureuse nouvelle. Tout cela me rendait taciturne … et dingue.
Personne n'osait aborder le sujet en ma présence, comme si le simple fait de prononcer le nom de Carter allait déchaîner ma colère. Cela dit, ils n'avaient pas tort. Je refusais d'entendre les avis des uns et des autres sur ses chances de survie, je ne supportais pas leurs discours sur les conséquences cérébrales d'un coma… de quel droit se permettaient-ils de parler du cerveau de Carter ??? A croire qu'ils avaient tous fait médecine avec une spécialisation en neurologie, avant de s'engager dans l'Armée!
Un jour dans un couloir, je surpris une conversation entre deux jeunes officiers fraîchement débarqués à Cheyenne Mountain. A l'évocation des termes "légume" et "blonde", associés au nom de Carter, j'ai perdu mon sang froid. Sans l'intervention musclée de Teal'c, j'ignore ce qui serait advenu de ces deux blanc becs. Daniel avait vainement tenté de me faire comprendre par la suite que chacun réagissait à sa façon, qu'ils appréciaient tous Carter et qu'eux aussi étaient angoissés.
Quoiqu'il en soit, je ne pouvais tolérer ce genre de langage… Je pense que mon message fut bien compris. Les seuls qui osaient encore parler de Sam devant moi étaient évidemment les deux "membres de SG1"…et ce bon vieux Walter. Il s'autorisait parfois à me demander de ses nouvelles. Si je n'étais pas continuellement de mauvaise humeur, j'aurais pu sourire en le voyant entrer dans mon bureau avec mille précautions, prendre une profonde inspiration, tout en triturant nerveusement ses mains, avant d'oser poser sa question d'une voix hésitante. En dépit de mes réponses abruptes et sèches, je lui étais reconnaissant d'avoir le courage de venir me parler. Il savait plus que quiconque que je n'étais pas à prendre avec des pincettes, mais malgré cela, il continuait à me questionner sur son état de santé. Un brave homme ce Walter.
Saison: fin de la saison 8
Disclaimer: Les personnages sont la propriété de la MGM et de Sony…
Remerciements: Merci à Hélios qui s'est sacrifiée pour relire
14/03/2006
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Les lumières pâles de l'infirmerie faisaient ressortir son teint blafard. En la regardant étendue, si calme, le visage reposé, personne n'aurait pu imaginer ce qui allait se passer, ni ce qui s'était passé. Elle semblait si sereine, presque inconsciente de livrer à cet instant le combat le plus dur de sa vie. Un combat où sa victoire était plus qu'incertaine, aux dires des médecins. Mais nous, nous savions qu'elle avait déjà connu bien pire que ce qu'elle traversait en ce moment. Nous avions confiance en elle, nous ne doutions pas de l'issue.
Par chance, nous disposions de tout l'équipement médical dont elle avait besoin à la Base. Nous pouvions donc la garder auprès de nous.
Ainsi, chaque jour, chaque nuit, pendant des semaines, nous nous sommes relayés à son chevet, avec l'espoir de la voir ouvrir les yeux ou bouger ne serait-ce qu'un doigt. Les médecins nous avaient expliqué qu'ils ne pouvaient plus rien faire d'autre pour elle, l'opérer n'était pas envisageable. Ils l'avaient plongée dans un coma artificiel pour réduire au maximum le fonctionnement de son cerveau. Pour eux, il fallait laisser faire la nature en espérant qu'avec le temps son état s'améliore…
Un jour, je m'étais emporté en entendant, une fois de trop, ce discours. J'avais pris à parti le jeune médecin remplaçant et Daniel m'avait entraîné hors de la chambre.
- Ils font ce qu'ils peuvent, Jack.
- Ils relèvent les compteurs, voila ce qu'ils font! Pression sanguine 13/8, rythme cardiaque 90 …Vous pensez que c'est ça qui va l'aider à s'en sortir?
J'étais furieux…impuissant surtout. Et m'en prendre à Daniel m'avait alors paru un bon exutoire. Je savais que lui aussi souffrait, j'aurais préféré m'en prendre au "bon médecin" mais il m'en avait empêché. Alors, je me suis défoulé pendant presque un quart d'heure, maudissant la science qu'elle adorait mais qui était incapable de lui apporter l'aide dont elle avait besoin, j'ai crucifié les Tok'ras, encore une fois injoignables. J'arpentais le couloir désert, les mains enfoncées dans les poches, élevant parfois la voix, vociférant contre le tas d'incapables qui nous conseillait de laisser le temps au temps. Daniel ne m'a pas interrompu, il m'a laissé "vider mon sac". Quand je ne sus plus contre qui cracher mon venin, il posa sa main sur mon épaule, sans un mot et il me sourit, comme il savait si bien le faire, son visage révélant toute la compassion et la peine qui l'habitaient.
-Je ne comprends pas cette histoire de temps. Plus une personne reste dans le coma, moins elle a de chances de s'en sortir, non?
Ma voix n'était plus qu'un murmure. J'étais désarmé. Je ne saisissais pas leur langage médical, c'était, pour moi, encore plus nébuleux que les théories de Carter, et personne n'avait pris le temps ou la peine de m'expliquer. Cela devait sûrement couler de source pour eux, mais moi, je ne comprenais pas… ou je ne voulais pas comprendre. Je voulais agir, je voulais qu'ils agissent. L'attente et la patience n'étaient pas mon fort. Je ne voyais pas comment l'inaction pouvait lui être d'un quelconque secours.
- C'est le paradoxe du temps, commença Daniel d'une voix douce.
Je l'ai regardé, exaspéré. Ce n'était pas le moment qu'il me fasse un discours philosophique. Il a levé la main pour m'empêcher de lui répondre et a continué son explication. Je lui fus reconnaissant d'avoir employé des mots simples. Il "suffisait" d'attendre que l'hématome qui compressait le cerveau de Carter se résorbe de lui-même et ils la sortiraient du coma. Je comprenais enfin.
Alors, nous avons regagné la chambre. Le médecin quitta la pièce tandis que nous prenions place de chaque côté du lit et nous avons attendu… sans parler. Comme d'habitude, nous restions plongés dans nos pensées, avec pour seul bruit, le ronronnement des machines qui la maintenaient en vie. Le plus dur à supporter, ce qui me mettait les nerfs à vif à chaque fois, c'était le son régulier, semblable à une succion, généré par le respirateur artificiel. Voir le soufflet, monter et descendre dans le tube transparent qui lui apportait l'oxygène dont elle avait besoin, m'hérissait le poil. Un jour, j'avais remarqué que je calais ma respiration sur celle de la machine. Je n'avais eu de cesse depuis lors, de tenter de changer cela. Je bloquais ma respiration, puis inspirais quand la machine expulsait l'oxygène, j'étais à contre temps, j'avais réussi à briser le cycle… mais à chaque fois, inexorablement, le rythme de ma respiration se synchronisait de nouveau avec celui des poumons artificiels de Carter.
Une fois, j'en avais parlé à Teal'c. Il m'avait simplement répondu que c'était pareil pour lui, qu'il ne fallait pas que cela me dérange, que c'était naturel, que c'était une façon inconsciente d'être en harmonie avec elle, de la soutenir. Aussi curieuse que fut sa réponse, elle eut le mérite de m'apaiser un peu. A partir de ce jour là, j'ai laissé ma respiration suivre le cours qu'elle voulait même si je n'étais absolument pas convaincu que cela me rendait plus proche de Carter.
La vie à la Base suivait son cours, rythmée par les missions, les problèmes techniques, les alertes. J'avais usé de mon pouvoir de Général pour démanteler temporairement SG1 et réaffecter Teal'c et Daniel dans des équipes différentes. Je jonglais avec les plannings, espérant qu'aucun problème ne m'obligerait à les envoyer off world en même temps… ainsi, il y avait toujours l’un de nous pour veiller sur elle. Dès que j'avais un temps mort dans mon agenda surchargé, je me précipitais à l'infirmerie. Moi qui avais toujours détesté cet endroit, je n'y avais jamais passé autant de temps … et je le détestais plus que jamais.
Nous avions mis en suspens nos vies privées ; notre temps libre, nous le passions à la Base. On s'octroyait malgré tout quelques moments de détente, contraints et forcés par les médecins qui commençaient à nous trouver épuisés. Devant mon obstination à ne pas suivre ses recommandations, le médecin chef m'avait rappelé qu'il avait toute autorité en la matière, mais je n'en faisais toujours qu'à ma tête. Je finis cependant par accepter, de mauvaise grâce, de prendre un peu de repos lorsqu'il contacta le Général Hammond. Celui-ci n'avait plus aucun pouvoir sur moi mais il avait toujours su me parler ou me faire obéir, c'est selon.
Toujours est-il que chaque jour, chaque nuit, l'un de nous restait près d'elle, à guetter le moindre signe d'amélioration. Quand on se relayait, celui qui l'avait veillée faisait un compte rendu, toujours le même "aucun changement". Pendant longtemps, on avait agrémenté cette triste constatation de paroles encourageantes. Mais un jour, les mots se changèrent en un simple signe de tête. Nous avions encore l'espoir, mais force était de constater qu'il s'amenuisait.
Chaque moment passé hors de l'infirmerie était un calvaire. Je savais qu'en mission, Teal'c et Daniel parvenaient à faire face, le travail passait avant tout, même avant elle. Mais dès qu'ils franchissaient la Porte, ils scrutaient mon visage en quête d'un indice sur l'état de Carter. Et je répondais à leur question muette par un hochement de tête. Il n'y avait plus à rien à dire. Il fallait juste attendre, encore …
C'était ce qui me minait le plus. Rester dans l'expectative. Sursauter au moindre coup de téléphone - et dieu sait que j'en recevais ! - et le décrocher d'une main soudainement moite, tandis que mon estomac se transformait en un triple noeud. Me précipiter hors du lit d'un seul bond, le coeur battant à tout rompre, parce qu'on avait frappé à la porte de mes quartiers. Appréhender de quitter la Base, même pour quelques heures et craindre au retour, l'éventuelle annonce de la douloureuse nouvelle. Tout cela me rendait taciturne … et dingue.
Personne n'osait aborder le sujet en ma présence, comme si le simple fait de prononcer le nom de Carter allait déchaîner ma colère. Cela dit, ils n'avaient pas tort. Je refusais d'entendre les avis des uns et des autres sur ses chances de survie, je ne supportais pas leurs discours sur les conséquences cérébrales d'un coma… de quel droit se permettaient-ils de parler du cerveau de Carter ??? A croire qu'ils avaient tous fait médecine avec une spécialisation en neurologie, avant de s'engager dans l'Armée!
Un jour dans un couloir, je surpris une conversation entre deux jeunes officiers fraîchement débarqués à Cheyenne Mountain. A l'évocation des termes "légume" et "blonde", associés au nom de Carter, j'ai perdu mon sang froid. Sans l'intervention musclée de Teal'c, j'ignore ce qui serait advenu de ces deux blanc becs. Daniel avait vainement tenté de me faire comprendre par la suite que chacun réagissait à sa façon, qu'ils appréciaient tous Carter et qu'eux aussi étaient angoissés.
Quoiqu'il en soit, je ne pouvais tolérer ce genre de langage… Je pense que mon message fut bien compris. Les seuls qui osaient encore parler de Sam devant moi étaient évidemment les deux "membres de SG1"…et ce bon vieux Walter. Il s'autorisait parfois à me demander de ses nouvelles. Si je n'étais pas continuellement de mauvaise humeur, j'aurais pu sourire en le voyant entrer dans mon bureau avec mille précautions, prendre une profonde inspiration, tout en triturant nerveusement ses mains, avant d'oser poser sa question d'une voix hésitante. En dépit de mes réponses abruptes et sèches, je lui étais reconnaissant d'avoir le courage de venir me parler. Il savait plus que quiconque que je n'étais pas à prendre avec des pincettes, mais malgré cela, il continuait à me questionner sur son état de santé. Un brave homme ce Walter.
Dernière édition par le Mar 14 Mar - 22:49, édité 1 fois
Re: Damoclès
Après plusieurs démarches auprès du Pentagone, j'avais fini par obtenir un accès régulier à l'infirmerie, et surtout sans la surveillance constante des gardes, pour Mark Carter. Il avait bien droit à un peu d'intimité avec sa sœur.
Un week-end où il était présent à la Base, il finit par nous convaincre de sortir un peu en nous assurant qu'il nous contacterait à la moindre évolution. Nous avions pensé nous retrouver chez moi, mais en définitive, ce fut le O'Malley qui nous accueillit ce soir là … c'était beaucoup plus proche de la base.
Nous avons parlé de choses et d'autres mais la conversation finit par revenir sur Carter.
- C'est une femme forte, O'Neill, elle va vivre.
- Elle a subi trois lourdes opérations et tout ça pour quoi?
- Jack ….
- Non, Daniel ! Ils ont su lui enlever les bouts de ferraille qui s'étaient plantés près de son cœur, mais ils ne sont pas fichus de résorber un bleu ??? s'écria le colonel.
- C'est un hématome au cerveau. Ce n'est pas si simple…
- C'est leur boulot. Ils sont payés pour soigner les gens, pas pour attendre que Mère Nature fasse leur travail !!! poursuivis-je, hors de moi.
- Ils ont tout tenté, vous le savez bien. Il faut juste …
- Ne me dites pas d'attendre! J'en ai marre d'attendre et de me lever chaque jour en me demandant si elle va passer la nuit suivante!
- Alors, que voulez vous faire? demanda Daniel d'une voix toujours calme.
- Les Asgards? Tentai-je en murmurant, bien que connaissant déjà la réponse.
- Toujours injoignable, répondit le jaffa.
- La Tok'ra?
- Ils ne peuvent rien faire, ils vous l'ont dit.
- Ca c'est des alliés. Toujours là quand on a besoin d'eux!
- Jack, vous êtes injuste, rétorqua Daniel, même s'il pensait le contraire.
- Bon sang! On parle de la fille de Jacob et ils n'en ont rien à faire! Heureusement qu'il n'est plus là pour voir ça…
Nous nous sommes regardés. Nous avions perdu un Carter quelques mois auparavant et nous semblions subitement prendre conscience qu'un second pourrait nous quitter. Nous avons rapidement terminé notre repas et regagné la Base, comme si notre absence pouvait provoquer un malheur.
Bien évidemment, rien ne s'était passé. Et les jours passèrent, lentement, très lentement en dépit d'un surcroît d'activité à la Base. Les pronostics des médecins étaient de plus en plus pessimistes et l'attente devenait insupportable. Chaque minute où je restais inactif, mes pensées se tournaient vers celle qui fut mon Second. Depuis qu'elle était revenue de mission sur un brancard, le corps parsemé d'éclats de bombe, je n'arrivais plus à l'appeler autrement. C'était plus facile pour moi de la voir comme un soldat que comme une femme. Et pourtant, nos rapports avaient changé. Les choses avaient évolué après le décès de son père, lentement, doucement mais sûrement. Et aujourd'hui, c'était elle qui risquait de mourir, tout ça à cause d'une satanée pierre qu'avait heurtée sa tête lorsqu'elle s'était effondrée sous l'impact de l'explosif.
Je repensais à une discussion qu'on avait eue sur les risques du métier. On était d'accord sur le fait qu'en cas de blessures graves, on refusait l'acharnement thérapeutique. Je réfléchissais à cela quand Daniel fit irruption dans mon bureau. Il avait l'air épuisé.
- Alors? Lui demandai je avant même qu'il ne fut assis.
- Toujours pareil.
Il s'affala dans le fauteuil en face de moi puis passa les mains sur son visage.
- Vous avez l'air soucieux, constata-t-il.
- Je me demande bien pourquoi!
Il me regarda un instant, puis sourit.
- Vous voulez en parler? Enchaîna-t-il.
- Je ne sais pas…
Il attendit que je me décide. Ce n'était pas un sujet facile à aborder mais après tout, si je pouvais en discuter avec quelqu'un c'était bien avec lui… ou Teal'c.
- Elle refuse l'acharnement thérapeutique.
- Je sais.
- Ce n'est pas ce que nous faisons ?
- Non.
- Euh … vous pouvez développer ?
- Les seuls médicaments qu'elle reçoit sont des anti-douleurs, ce n'est pas de …
- Et le respirateur?
- Jack… elle sait respirer seule, les médecins s'en sont assurés. C'est juste une aide, ça soulage son organisme pour qu'il fasse moins d'effort.
- Donc, s'ils la débranchaient …
- Elle continuerait à respirer, oui. On ne peut rien faire de plus. Jack, vous n'avez pas à prendre cette décision…
- … pour l'instant.
- Oui, acquiesça-t-il. Je vais me coucher … et vous feriez bien d'en faire autant. Teal'c reste auprès d'elle…
- J'irai le remplacer d'ici une ou deux heures.
- Jack …
- Bonne nuit Daniel.
Il se leva et se dirigea vers la porte à pas lents. Il ne chercha pas à discuter, il savait que je ne changerais pas d'avis. Depuis son arrivée à l'infirmerie, je passais tout ou partie de la nuit avec elle et ça continuerait comme ça.
- Daniel …
Il se retourna et je croisai son regard clair.
- De rien, dit-il en souriant.
Cette nuit-là, je m'endormis à l'infirmerie. D'habitude, je restais éveillé, mais là, j'avais l'impression qu'on m'avait enlevé un fardeau et ma discussion avec Daniel n'y était pas étrangère. Si elle savait respirer, c'était qu'elle allait vivre et se remettre, il fallait juste … laisser le temps au temps… Pour moi, c'était devenu une certitude.
Même si son état ne s'améliorait pas, je gardais espoir. Je m'étais même documenté sur les comas et les hématomes, ce qui avait fait sourire Daniel. Je devenais "presque" aussi calé que les médecins de la Base. J'avais lu plusieurs témoignages de personnes qui étaient sorties, sans séquelle lourde, d'un coma profond… ce qui renforça mon intuition… elle allait se sortir de ce merdier, retrouver son équipe et reprendre sa vie là où elle s'était arrêtée…
J'étais rentré chez moi pour récupérer quelques affaires, je ne faisais qu'un aller retour. Daniel était en mission, c'était donc Teal'c qui veillait sur elle. J'étais plus confiant que jamais, les médecins avaient constaté, contre toute attente, une légère amélioration de son état. Leurs pronostics demeuraient réservés mais pour moi, c'était plus qu'encourageant. Aussi, je décidais de m'accorder une petite pause. Je n'avais pas pris de bain depuis des semaines et ce jour là, cela me parut extrêmement tentant. J'étais un peu plus détendu en regagnant le salon, ce qui ne m'empêcha pas de contacter Teal'c pour savoir s'il y avait du nouveau. Après m'avoir dit que son état resté inchangé, il me conseilla de profiter de mon temps libre pour souffler un peu. Et je l'ai écouté. Je me suis installé dans le canapé pour ouvrir le courrier qui s'entassait. J'ai même souri en pensant que j'aurais dû écouter Daniel et le faire suivre jusqu'à la Base, ce qui m'aurait évité d'avoir des lettres de rappel pour factures impayées.
J'ai allumé la télévision et zappé pour trouver un programme susceptible de me détendre mais rien ne me tentait. Je me suis donc allongé sur le canapé, bien calé contre les coussins, m'accordant encore un petit moment de répit avant de reprendre le chemin vers la Base. Et j'ai fini par m'assoupir un court instant… déjà trop long…
La sonnerie de mon téléphone fixe résonna, je sus instantanément qui m'appelait. Je me suis levé tel un automate, me suis emparé du téléphone et j'ai décroché. Je n'ai même pas essayé de me convaincre que c'était juste un démarcheur, je savais au fond de moi que c'était le coup de fil tant redouté.
- O'Neill.
- C'est fini.
- J'arrive.
Il ne dit rien de plus. J'ai raccroché. Je suis resté debout dans mon salon pendant quelques secondes, la main posée sur ma bouche, pleinement conscient de ce que je venais d'entendre et pourtant totalement incapable d'appréhender complètement ce que cela signifiait. J'ai posé les mains sur mon visage pour détendre mes muscles crispés et pris une grande inspiration. J'ai attrapé mon blouson, mes clés et j'ai filé à la Base.
Il n'y avait plus d'urgence, mais je n'ai jamais conduit aussi vite de ma vie. J'ai passé les contrôles sans un regard pour les gardes en faction. Je ne voulais pas voir le visage des gens qui l’avaient côtoyée pendant des années, je ne voulais pas y voir le reflet de ma propre douleur. J'ai réussi à tous les éviter, ne répondant à leur sourire de réconfort que par un signe de tête. J'étais presque arrivé à l'infirmerie quand j'ai croisé Walter. Lui, je ne pouvais pas l'ignorer. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas vu un visage si ravagé. Il s'approcha de moi, hésitant sur la conduite à adopter. Je lus sur ses lèvres, plus que je n'entendis, le "désolé" qu'il murmura. Je lui répondis "moi aussi" sur le même ton, tout en donnant une petite tape sur son épaule. C'était tout le réconfort que j'étais capable de lui offrir à cet instant là. Il m'a renvoyé un sourire triste et s'est éloigné, me laissant seul devant l'infirmerie.
J'ai franchi le seuil, la tête haute, droit comme un I, le regard fixé sur la porte de ce qui lui avait servi de chambre ces dernières semaines. J'entraperçus alors la haute silhouette de Teal'c par la petite fenêtre. Il était resté près d'elle en attendant que j'arrive, elle n'avait pas été seule. Cette simple pensée me serra le cœur plus qu'il ne l'était déjà. J'ai posé ma main sur la poignée et en la tournant lentement, j'ai imaginé…
J'ai imaginé sans aucun mal le visage impassible de Teal'c, dissimulant la peine qui devait le ravager tandis qu'il veillait le corps sans vie de son amie.
Je me suis imaginé annoncer la sinistre nouvelle à Daniel à son retour de mission, je me suis imaginé son regard clair se troubler sous les larmes qui menaceraient de couler.
Mais je n'ai pas essayé d'imaginer … ma vie sans elle.
FIN
Un week-end où il était présent à la Base, il finit par nous convaincre de sortir un peu en nous assurant qu'il nous contacterait à la moindre évolution. Nous avions pensé nous retrouver chez moi, mais en définitive, ce fut le O'Malley qui nous accueillit ce soir là … c'était beaucoup plus proche de la base.
Nous avons parlé de choses et d'autres mais la conversation finit par revenir sur Carter.
- C'est une femme forte, O'Neill, elle va vivre.
- Elle a subi trois lourdes opérations et tout ça pour quoi?
- Jack ….
- Non, Daniel ! Ils ont su lui enlever les bouts de ferraille qui s'étaient plantés près de son cœur, mais ils ne sont pas fichus de résorber un bleu ??? s'écria le colonel.
- C'est un hématome au cerveau. Ce n'est pas si simple…
- C'est leur boulot. Ils sont payés pour soigner les gens, pas pour attendre que Mère Nature fasse leur travail !!! poursuivis-je, hors de moi.
- Ils ont tout tenté, vous le savez bien. Il faut juste …
- Ne me dites pas d'attendre! J'en ai marre d'attendre et de me lever chaque jour en me demandant si elle va passer la nuit suivante!
- Alors, que voulez vous faire? demanda Daniel d'une voix toujours calme.
- Les Asgards? Tentai-je en murmurant, bien que connaissant déjà la réponse.
- Toujours injoignable, répondit le jaffa.
- La Tok'ra?
- Ils ne peuvent rien faire, ils vous l'ont dit.
- Ca c'est des alliés. Toujours là quand on a besoin d'eux!
- Jack, vous êtes injuste, rétorqua Daniel, même s'il pensait le contraire.
- Bon sang! On parle de la fille de Jacob et ils n'en ont rien à faire! Heureusement qu'il n'est plus là pour voir ça…
Nous nous sommes regardés. Nous avions perdu un Carter quelques mois auparavant et nous semblions subitement prendre conscience qu'un second pourrait nous quitter. Nous avons rapidement terminé notre repas et regagné la Base, comme si notre absence pouvait provoquer un malheur.
Bien évidemment, rien ne s'était passé. Et les jours passèrent, lentement, très lentement en dépit d'un surcroît d'activité à la Base. Les pronostics des médecins étaient de plus en plus pessimistes et l'attente devenait insupportable. Chaque minute où je restais inactif, mes pensées se tournaient vers celle qui fut mon Second. Depuis qu'elle était revenue de mission sur un brancard, le corps parsemé d'éclats de bombe, je n'arrivais plus à l'appeler autrement. C'était plus facile pour moi de la voir comme un soldat que comme une femme. Et pourtant, nos rapports avaient changé. Les choses avaient évolué après le décès de son père, lentement, doucement mais sûrement. Et aujourd'hui, c'était elle qui risquait de mourir, tout ça à cause d'une satanée pierre qu'avait heurtée sa tête lorsqu'elle s'était effondrée sous l'impact de l'explosif.
Je repensais à une discussion qu'on avait eue sur les risques du métier. On était d'accord sur le fait qu'en cas de blessures graves, on refusait l'acharnement thérapeutique. Je réfléchissais à cela quand Daniel fit irruption dans mon bureau. Il avait l'air épuisé.
- Alors? Lui demandai je avant même qu'il ne fut assis.
- Toujours pareil.
Il s'affala dans le fauteuil en face de moi puis passa les mains sur son visage.
- Vous avez l'air soucieux, constata-t-il.
- Je me demande bien pourquoi!
Il me regarda un instant, puis sourit.
- Vous voulez en parler? Enchaîna-t-il.
- Je ne sais pas…
Il attendit que je me décide. Ce n'était pas un sujet facile à aborder mais après tout, si je pouvais en discuter avec quelqu'un c'était bien avec lui… ou Teal'c.
- Elle refuse l'acharnement thérapeutique.
- Je sais.
- Ce n'est pas ce que nous faisons ?
- Non.
- Euh … vous pouvez développer ?
- Les seuls médicaments qu'elle reçoit sont des anti-douleurs, ce n'est pas de …
- Et le respirateur?
- Jack… elle sait respirer seule, les médecins s'en sont assurés. C'est juste une aide, ça soulage son organisme pour qu'il fasse moins d'effort.
- Donc, s'ils la débranchaient …
- Elle continuerait à respirer, oui. On ne peut rien faire de plus. Jack, vous n'avez pas à prendre cette décision…
- … pour l'instant.
- Oui, acquiesça-t-il. Je vais me coucher … et vous feriez bien d'en faire autant. Teal'c reste auprès d'elle…
- J'irai le remplacer d'ici une ou deux heures.
- Jack …
- Bonne nuit Daniel.
Il se leva et se dirigea vers la porte à pas lents. Il ne chercha pas à discuter, il savait que je ne changerais pas d'avis. Depuis son arrivée à l'infirmerie, je passais tout ou partie de la nuit avec elle et ça continuerait comme ça.
- Daniel …
Il se retourna et je croisai son regard clair.
- De rien, dit-il en souriant.
Cette nuit-là, je m'endormis à l'infirmerie. D'habitude, je restais éveillé, mais là, j'avais l'impression qu'on m'avait enlevé un fardeau et ma discussion avec Daniel n'y était pas étrangère. Si elle savait respirer, c'était qu'elle allait vivre et se remettre, il fallait juste … laisser le temps au temps… Pour moi, c'était devenu une certitude.
Même si son état ne s'améliorait pas, je gardais espoir. Je m'étais même documenté sur les comas et les hématomes, ce qui avait fait sourire Daniel. Je devenais "presque" aussi calé que les médecins de la Base. J'avais lu plusieurs témoignages de personnes qui étaient sorties, sans séquelle lourde, d'un coma profond… ce qui renforça mon intuition… elle allait se sortir de ce merdier, retrouver son équipe et reprendre sa vie là où elle s'était arrêtée…
J'étais rentré chez moi pour récupérer quelques affaires, je ne faisais qu'un aller retour. Daniel était en mission, c'était donc Teal'c qui veillait sur elle. J'étais plus confiant que jamais, les médecins avaient constaté, contre toute attente, une légère amélioration de son état. Leurs pronostics demeuraient réservés mais pour moi, c'était plus qu'encourageant. Aussi, je décidais de m'accorder une petite pause. Je n'avais pas pris de bain depuis des semaines et ce jour là, cela me parut extrêmement tentant. J'étais un peu plus détendu en regagnant le salon, ce qui ne m'empêcha pas de contacter Teal'c pour savoir s'il y avait du nouveau. Après m'avoir dit que son état resté inchangé, il me conseilla de profiter de mon temps libre pour souffler un peu. Et je l'ai écouté. Je me suis installé dans le canapé pour ouvrir le courrier qui s'entassait. J'ai même souri en pensant que j'aurais dû écouter Daniel et le faire suivre jusqu'à la Base, ce qui m'aurait évité d'avoir des lettres de rappel pour factures impayées.
J'ai allumé la télévision et zappé pour trouver un programme susceptible de me détendre mais rien ne me tentait. Je me suis donc allongé sur le canapé, bien calé contre les coussins, m'accordant encore un petit moment de répit avant de reprendre le chemin vers la Base. Et j'ai fini par m'assoupir un court instant… déjà trop long…
La sonnerie de mon téléphone fixe résonna, je sus instantanément qui m'appelait. Je me suis levé tel un automate, me suis emparé du téléphone et j'ai décroché. Je n'ai même pas essayé de me convaincre que c'était juste un démarcheur, je savais au fond de moi que c'était le coup de fil tant redouté.
- O'Neill.
- C'est fini.
- J'arrive.
Il ne dit rien de plus. J'ai raccroché. Je suis resté debout dans mon salon pendant quelques secondes, la main posée sur ma bouche, pleinement conscient de ce que je venais d'entendre et pourtant totalement incapable d'appréhender complètement ce que cela signifiait. J'ai posé les mains sur mon visage pour détendre mes muscles crispés et pris une grande inspiration. J'ai attrapé mon blouson, mes clés et j'ai filé à la Base.
Il n'y avait plus d'urgence, mais je n'ai jamais conduit aussi vite de ma vie. J'ai passé les contrôles sans un regard pour les gardes en faction. Je ne voulais pas voir le visage des gens qui l’avaient côtoyée pendant des années, je ne voulais pas y voir le reflet de ma propre douleur. J'ai réussi à tous les éviter, ne répondant à leur sourire de réconfort que par un signe de tête. J'étais presque arrivé à l'infirmerie quand j'ai croisé Walter. Lui, je ne pouvais pas l'ignorer. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas vu un visage si ravagé. Il s'approcha de moi, hésitant sur la conduite à adopter. Je lus sur ses lèvres, plus que je n'entendis, le "désolé" qu'il murmura. Je lui répondis "moi aussi" sur le même ton, tout en donnant une petite tape sur son épaule. C'était tout le réconfort que j'étais capable de lui offrir à cet instant là. Il m'a renvoyé un sourire triste et s'est éloigné, me laissant seul devant l'infirmerie.
J'ai franchi le seuil, la tête haute, droit comme un I, le regard fixé sur la porte de ce qui lui avait servi de chambre ces dernières semaines. J'entraperçus alors la haute silhouette de Teal'c par la petite fenêtre. Il était resté près d'elle en attendant que j'arrive, elle n'avait pas été seule. Cette simple pensée me serra le cœur plus qu'il ne l'était déjà. J'ai posé ma main sur la poignée et en la tournant lentement, j'ai imaginé…
J'ai imaginé sans aucun mal le visage impassible de Teal'c, dissimulant la peine qui devait le ravager tandis qu'il veillait le corps sans vie de son amie.
Je me suis imaginé annoncer la sinistre nouvelle à Daniel à son retour de mission, je me suis imaginé son regard clair se troubler sous les larmes qui menaceraient de couler.
Mais je n'ai pas essayé d'imaginer … ma vie sans elle.
FIN
Re: Damoclès
C'est beau, c'est dur, et... bouff, comment dire ce que j'ai ressentit, c'est fort et c'est... enfin, j'ai du mal à trouver mes mots tellement je suis boulversée. C'est vrai. Voilà, je crois que c'est le mot juste, c'est vrai! c'est exactement ça, du moins ce qu'on imagine de la part de Jack,
- Spoiler:
- la douleur de l'attente, la douleur de la perte, et le refus d'imaginer le après.
Marine-CO- Lecteur du Larousse
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Re: Damoclès
Gjc, je vais te tuer... Enfin non... Enfin je sais pas... Bon, je suis aussi responsable de mon état, j'avais qu'à pas lire.
Mais merde, tu m'as VRAIMENT fait chialer !
Peut-être parce que c'est le genre de truc qui pourrait tous nous toucher (c'est vrai que se faire faucher par une lance Goa'uld, ya quand même moins de risques...). Peut-être parce que ça m'a inévitablement rappelé des trucs que j'aurais mieux aimé ne pas vivre. Peut-être parce que ça sonnait tellement vrai que je n'arrive même pas à trouver le moindre petit truc à critiquer.
C'était superbe et comme l'a dit Marine, même parfait.
Enfin non bien sûr, ce genre de perfection est des plus horrible mais tu as vraiment su retranscrire à la perfection les réactions que n'importe quel être humain pourrait avoir face à ce genre de drame, l''espoir comme la colère ou la résignation. Avec toujours ce fichu espoir qui s'acharne à rester là et qui fait qu'on se prend des baffes.
C'était tellement juste, tellement bouleversant ! C'est dur de trouver assez de mots...
Merde, je vais me faire chialer moi-même à écrire ça !! lol
Enfin bref, continue à écrire comme ça mais pour le bien-être de mon moral, pense au happy-end la prochaine fois...
Mais merde, tu m'as VRAIMENT fait chialer !
Peut-être parce que c'est le genre de truc qui pourrait tous nous toucher (c'est vrai que se faire faucher par une lance Goa'uld, ya quand même moins de risques...). Peut-être parce que ça m'a inévitablement rappelé des trucs que j'aurais mieux aimé ne pas vivre. Peut-être parce que ça sonnait tellement vrai que je n'arrive même pas à trouver le moindre petit truc à critiquer.
C'était superbe et comme l'a dit Marine, même parfait.
Enfin non bien sûr, ce genre de perfection est des plus horrible mais tu as vraiment su retranscrire à la perfection les réactions que n'importe quel être humain pourrait avoir face à ce genre de drame, l''espoir comme la colère ou la résignation. Avec toujours ce fichu espoir qui s'acharne à rester là et qui fait qu'on se prend des baffes.
C'était tellement juste, tellement bouleversant ! C'est dur de trouver assez de mots...
Merde, je vais me faire chialer moi-même à écrire ça !! lol
Enfin bref, continue à écrire comme ça mais pour le bien-être de mon moral, pense au happy-end la prochaine fois...
Nemesis- Lecteur d'Agatha Christie
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Date d'inscription : 09/01/2006
Re: Damoclès
c'est absolument magnifique
bravo
bravo
Mei- Lecteur de Harlequin
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Date d'inscription : 15/02/2006
Re: Damoclès
Gjc, gjc.... bon, ça y est, tu l'as fait ton drame. Voilà. Ben t'en refais PLUS JAMAIS.
Parce qu'un drame par qqn qui analyse aussi bien les sentiments, forcément, ça devrait etre sponsorisé par Kleenex et Lexomil.
Poignant. Réaliste. Sans jamais tomber dans le sentimentalisme, et là je dis chapeau.
Bref, super, mais c'est fini hein ?? Promis ??
Helios, qui va retourner se moucher
Parce qu'un drame par qqn qui analyse aussi bien les sentiments, forcément, ça devrait etre sponsorisé par Kleenex et Lexomil.
Poignant. Réaliste. Sans jamais tomber dans le sentimentalisme, et là je dis chapeau.
Bref, super, mais c'est fini hein ?? Promis ??
Helios, qui va retourner se moucher
Re: Damoclès
Ah ... ben ... euh ... je sais pas quoi dire là
Vais faire simple: merci à vous
Nem... désolée
En fait, vu vos coms, ça me donnerait presque envie d'écrire une autre fic dans le même genre
Non, je plaisante, j'ai déjà eu bien du mal à la faire mourir ! Je ne recommencerai plus
Vais faire simple: merci à vous
Nem... désolée
En fait, vu vos coms, ça me donnerait presque envie d'écrire une autre fic dans le même genre
Non, je plaisante, j'ai déjà eu bien du mal à la faire mourir ! Je ne recommencerai plus
Re: Damoclès
De rien gjc, merci à toi surtout...
Je viens de remarqué un truc, c'est la journée "je veux que tout le monde se flingue" ou quoi? parce que gjc nous poste Damoclés, et Aurélia poste Rapport de mission, qui, même sans être un drame n'est pas des plus gaie non plus... et moi je met toxico. qui est un pur drame aussi... c'est pas que j'aime pas les drames, au contraire, mais ça fait un peu beaucoup pour la journée non?
Pour me remettre, m'en vais relire Les noces Barbares tiens!!!
Je viens de remarqué un truc, c'est la journée "je veux que tout le monde se flingue" ou quoi? parce que gjc nous poste Damoclés, et Aurélia poste Rapport de mission, qui, même sans être un drame n'est pas des plus gaie non plus... et moi je met toxico. qui est un pur drame aussi... c'est pas que j'aime pas les drames, au contraire, mais ça fait un peu beaucoup pour la journée non?
Pour me remettre, m'en vais relire Les noces Barbares tiens!!!
Marine-CO- Lecteur du Larousse
- Nombre de messages : 1591
Age : 39
Date d'inscription : 27/02/2006
Re: Damoclès
Bon les filles vous avez toutes décidé de nous saper le moral ? J'ai le coeur en berne moi maintenant !!!
C'est super bien écrit, ça me rappelle ce que j'ai pu ressentir à une certaine période de ma vie. On pense aux autres pour finalement s'apercevoir que pour nous ce n'est pas mieux... C'est pas très clair, hein !... Cette fic m'a beaucoup touchée !
Mais maintenant : C'EST FINI, HEIN ?!? On repasse sur le mode "heureux", hein !
En tout cas : BRAVO
C'est super bien écrit, ça me rappelle ce que j'ai pu ressentir à une certaine période de ma vie. On pense aux autres pour finalement s'apercevoir que pour nous ce n'est pas mieux... C'est pas très clair, hein !... Cette fic m'a beaucoup touchée !
Mais maintenant : C'EST FINI, HEIN ?!? On repasse sur le mode "heureux", hein !
En tout cas : BRAVO
Nanou- Lecteur de Harlequin
- Nombre de messages : 469
Localisation : Dans les bras de Jackounet...
Loisirs : STARGATE SG1, STARGATE SG1 et STARGATE SG1
Date d'inscription : 02/03/2006
Re: Damoclès
elle est trés bien ecris cette fic bravo
mais tu m'a donné le bourdon maintenant
j'espere que tu tiendra ta promesse pour en faire une plus gaie lol merci d'avance
bon je vais pleurer un coup
mais tu m'a donné le bourdon maintenant
j'espere que tu tiendra ta promesse pour en faire une plus gaie lol merci d'avance
bon je vais pleurer un coup
petitesouris- Lecteur de Voici
- Nombre de messages : 112
Date d'inscription : 10/01/2006
Re: Damoclès
gjc597 comme je te l'ai déjà dit, j'ai adoré cette fic!! Elle est rempli de tellement d'émotion, que ça en est impressionnant.
Je viens de la relire, et j'en ai la chair de poule, tellement elle est intense!
Tu as un véritable don (comme beaucoup ici) pour l'écriture (j'espère que je ne me débrouille pas trop mal, car j'adore écrire! lol)
En tout cas j'aime beaucoup toutes tes oeuvres! Celle-ci est douloureusement sublime! en un mot: Jadore!
Bravo
Je viens de la relire, et j'en ai la chair de poule, tellement elle est intense!
Tu as un véritable don (comme beaucoup ici) pour l'écriture (j'espère que je ne me débrouille pas trop mal, car j'adore écrire! lol)
En tout cas j'aime beaucoup toutes tes oeuvres! Celle-ci est douloureusement sublime! en un mot: Jadore!
Bravo
Re: Damoclès
C'est vrai, bouleversant même. On finit avec les larmes aux yeux, si on a pas chialé.
Contrairement aux autres j'aimerai bien que tu nous refasse d'autres drame (mais au compte-goutte).
Il serais apprécier a l'avenir de spécifier " A ne pas lire en cas de dépréssion"
Continue, humour ou drame; continue.
Contrairement aux autres j'aimerai bien que tu nous refasse d'autres drame (mais au compte-goutte).
Il serais apprécier a l'avenir de spécifier " A ne pas lire en cas de dépréssion"
Continue, humour ou drame; continue.
Re: Damoclès
je viens de la lire seulement maintenant. Mais quelle idée tu as eu de nous faire une histoire pareille, aussi bien écrite. C'est pour cela que c'est si bouleversant ! les sentiments sont très justes. On imagine bien jack ainsi.
Dernière édition par le Lun 20 Mar - 21:19, édité 1 fois
Re: Damoclès
Merci Siress
Ah enfin quelqu'un qui veut bien que je refasse un drame!
Ah enfin quelqu'un qui veut bien que je refasse un drame!
... quelle drôle d'idée ... qui dit "drame", dit "pas gai", non?spécifier " A ne pas lire en cas de dépression"
Re: Damoclès
Drame ne veut pas dire chialer toutes les larmes de son coeur devant son ordi.
Un drame peut aussi avoir un happy end, si si
Il y a un terme pour se genre de fic : Darkfic
Un drame peut aussi avoir un happy end, si si
Il y a un terme pour se genre de fic : Darkfic
Re: Damoclès
ah ben pour moi, un drame, ça finit forcément mal... la prochaine fois je préviendrai
et encore merci à tous pour vos messages
et encore merci à tous pour vos messages
Re: Damoclès
je m'apercois non sans mal que je nai pas posté lors de ma 1ere lecture..
relire cette fic d'un drame si bien relaté fut dramatiquement bon..! c si bien écrit, et puis jack, on a qu'une envie c que les asgards arrivent au dernier moment (comme dh'ab') et que notre tres cher Thor "répare" tout ca. mais nan, Gjc en a décidé autrement et bien je dis Bravo. Bravo pour ton courage d'aller jusqu'au bout des choses, en l'occurence de ce dramatique drame qui touche notre regrettée et aimée SG1
relire cette fic d'un drame si bien relaté fut dramatiquement bon..! c si bien écrit, et puis jack, on a qu'une envie c que les asgards arrivent au dernier moment (comme dh'ab') et que notre tres cher Thor "répare" tout ca. mais nan, Gjc en a décidé autrement et bien je dis Bravo. Bravo pour ton courage d'aller jusqu'au bout des choses, en l'occurence de ce dramatique drame qui touche notre regrettée et aimée SG1
Tya- Lecteur du Larousse
- Nombre de messages : 1065
Age : 42
Localisation : La cité des Papes
Date d'inscription : 28/03/2006
Re: Damoclès
lors de ma première lecture, je n'avais pas mis de commentaire car je n'avais pas pu ou su quoi dire.
je viens de la relire et c'est toujours pareil : c'est magnfique et bouleversant.
Vraiment bravo. Les drames ne sont pas ma tasse de thé (je suis pas maso, moi !) mais là, tu as écrit un petit bijou.
Si tu veux en écrire d'autres, n'hésites pas. je ferai une exception.
je viens de la relire et c'est toujours pareil : c'est magnfique et bouleversant.
Vraiment bravo. Les drames ne sont pas ma tasse de thé (je suis pas maso, moi !) mais là, tu as écrit un petit bijou.
Si tu veux en écrire d'autres, n'hésites pas. je ferai une exception.
mousticv- Lecteur d'Agatha Christie
- Nombre de messages : 597
Age : 51
Localisation : dans les bras de Jack... non ? Bah tant pis !
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: Damoclès
Tu développes ici une autre facette de ton talent ! Bravo ! Salutations à toi !
stargate girl- Lecteur de Harlequin
- Nombre de messages : 437
Date d'inscription : 20/03/2006
Damoclès
Après la première lecture j'avais été tellement traumatisée que je m'étais promis de ne plus la relire...
Et la, dans un élant de sado masochisme j'ai commis la folie de replonger...
Ben.. voila ca resume bien mon état à ce instant!
Et la, dans un élant de sado masochisme j'ai commis la folie de replonger...
Ben.. voila ca resume bien mon état à ce instant!
Nanabob- Lecteur du Journal
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Localisation : aix en provence
Loisirs : lecture, stargate, escalade, natation, animation
Date d'inscription : 21/09/2006
Re: Damoclès
Espèce de ... Brute !
C'est trop bien écrit, c'est trop réaliste, c'est très profond c'est très... Gjc en fait ! Même si jusqu'au bout
Très belle fic, chère collègue, mais ça on a l'habitude !
C'est trop bien écrit, c'est trop réaliste, c'est très profond c'est très... Gjc en fait ! Même si jusqu'au bout
- Spoiler:
- comme Jack, on a l'espoir que tu nous la sauves !
Très belle fic, chère collègue, mais ça on a l'habitude !
Miss O'Neill- Modo : La sulfateuse
- Nombre de messages : 1938
Localisation : L'autre bout de la galaxie
Loisirs : Des tas !
Date d'inscription : 23/11/2005
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