Les aventures d'Odinon
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Les aventures d'Odinon
Titre: Les aventures d'Odinon
Genre: Aventure
Auteur: Logan
Résumé: Odinon, vieux Filibon nous conte les aventures de son curieux aïeul, Otharion, fasciné par les Norwans, condamnés à être leurs serfs. Or, tout contact entre Filibons et Norwans est strictement interdit. Cela n'arrêtera pas le jeune Otharion...ce qui va inspirer par la suite son descendant.
Note: l'histoire n'est pas finie.
Tous publics.
Laissez-moi vous conter l’histoire de cette vie qui s’achève et qui a été longue et fructueuse. Depuis ma tendre enfance on m’avait appris que ma race était la seule a posséder une intelligence et que les autres, êtres mineurs, étaient destinés à m’éviter toute contrainte quotidienne. Cela ne me paraissait en rien étonnant, d’ailleurs je m’y étais fort bien habitué car le besoin, et bien souvent le caprice, vite satisfait laisse toujours une traînée de suffisance. Et je n’étais pas le seul, les gens de ma terre n’en pensaient pas moins, ne se souciant guère de ces êtres, pourtant semblables à nous-mêmes, qui avaient l’obligeance de veiller à chacun de leurs souhaits. La commodité inhibe bien souvent la curiosité et tout allait bien pourvu que chaque famille ait des Norwans à leur disposition. Ceux-ci, par leur malléabilité et leur docilité nous facilitaient la tâche, jamais de rébellion, jamais de mots à l’encontre de nos désirs.
Veuillez m’excuser, il me semble que je n’ai pris la peine de me présenter alors que l’encre commence à noircir ces feuilles. Je suis Odinon de Souffleplummes, vieux Filibon de quatre-vingt ans, mais dont la mémoire parvient encore à tisser les mailles de son passé.
Je suis né dans une famille aisée, très aisée, qui avait à son service pas moins de soixante Norwans. Comme la fortune est le reflet même du nombre d’esclaves que l’on a, les Souffleplummes étions parmi les plus riches de notre province. Or, nous avions quelque chose de particulier: grand-père Otharion. L’oisiveté fait naître les plus grandes bizarreries et grand-père en était une de notable à lui tout seul. Il ne faisait rien comme les autres et avait des opinions très distantes de celles que les gens de sa caste pouvaient avoir. Il était extraverti, certains le tâchaient de fou, généreux même avec les Norwans et intrépide. Il avait délaissé au profit de son frère cadet, mon grand-oncle, la direction des affaires familiales et était parti, un baluchon sur le dos et la tête pleine d’oiseaux, vers l’horizon. Durant plus d’une décennie nul n’en sut rien et on le crut mort, mais un beau jour de Mostoban il apparut, attifé bizarrement et les cheveux attachés jusqu’à mis dos, de telle sorte que personne ne parvint à le reconnaître avant qu’il n’eut repris l’apparence qui était la sienne dix ans plus tôt.
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CHAPITRE I: LES AVENTURES D'OTHARION
Depuis sa plus tendre enfance mon aïeul se plaisait dans la contemplation des Norwans malgré les injonctions de ses aînés. Rien n’y faisait, il était fasciné par leurs grands yeux aux éclats violacés et leur peau verte olive, par leurs cheveux noirs comme une nuit sans étoiles et leurs mains aux doigts longs qui paradoxalement paraissaient inadaptées aux corvées qu’ils exécutaient. Un jour, il voulut approcher d’un jeune Norwan, ce qui était formellement interdit. Après s’être assuré que personne ne pouvait le voir, il se glissa derrière l’individu qui faisait à peu près sa taille. Celui-ci, affairé, ne s’en aperçut guère et lorsqu’il se tourna une jarre de vin dans la main, il fut tellement étonné qu’il la lâcha et elle alla se briser en mille morceaux sur le sol. Le bruit alerta un des contremaîtres, un ignoble individu qui proféra un tas d’injures envers le Norwan et de toute évidence il ne voulait pas en rester là. Il haussait déjà la tige de gourson, lorsque la voix de mon grand-père détourna son attention de la silhouette frêle qui cachait le visage et la tête derrière les bras. Les jeunes Filibon n’avaient guère le droit d’approcher les esclaves, aussi mon aïeul était resté tapi derrière les fûts pendant que l’ignoble personnage se répandait en insultes sur la malheureuse victime de sa curiosité enfantine. Or, quand il s’aperçut de qu’il pouvait être maltraité pour sa faute, son cœur noble fit un bond et il décida de montrer sa présence.
-Non, arrêtez! Cria-t-il tout en s’interposant entre le contremaître et l’esclave. C’est de ma faute, ne l’accablez pas d’avantage.
Le contremaître le jaugea d’un œil mauvais. Mais tout jeune qu’il était, il n’en était pas moins un membre de la caste à laquelle il devait allégeance et il s‘empressa de cacher sa réprobation. Il abaissa sa tige, grand-père observa attentivement la courbe qu’elle traçait dans l‘air, conscient d’y voir le reflet de son propre avenir.
Et ainsi fut. Les coups ne s’abattirent point sur le jeune Norwan, qui s’était empressé de s’éclipser, mais sur lui. Son père ne l’épargna pas du châtiment administré traditionnellement à cet acte de désobéissance, les coups de tige s’abattirent sur le séant de grand-père. Son pauvre derrière resta rouge si longtemps, que toute curiosité des Norwans qu’il eut pu avoir resta ensevelie pendant plus d’une décennie.
Mon grand-père fut un adolescent solitaire, les seuls amis intimes qu’il eut furent les livres qu’il avait en sa possession et qui lisait et relisait avec délices. Il ne s’occupait guère de musique, ni de courses de Neuflons, il ne partageait ses soirées avec aucune aimée transie et montrait très peu d‘intérêt pour chercher la compagnie des jeunes hommes de bonne société. Il soupirait après les figures romantiques de Neblinea d’Orens et son chevalier Bourgeon de Belbourg, héros des célèbres chants recueillis dans La romance de Cœur-Léron; il se prenait à s’imaginer en savant adulé des siècles durant tel Jaron de Vanistroc, auteur des Préceptes du bon Filibon, qu’il considérait comme une somme phénoménale de sagesse et de rhétorique. Son amour pour les livres le conduisit à son deuxième délit: avoir en sa possession un quatrième livre. Cela peut à présent vous paraître absurde, mais en ces temps obscurs les dirigeants s’efforçaient à maintenir la population dans la plus grande ignorance pour que la société stagne et se maintienne dans « le bon ordre ». Chaque Filibon ne pouvait avoir en sa possession que trois ouvrages et, cela est évident, chaque manuscrit qui sortait des ateliers de scribes de l’état était soumis à la censure. Les illustrations magnifiques servaient bien souvent à cacher la niaiserie, la désarticulation et l’inconsistance de ces livres, or cela fut suffisant pour mettre en appétit l’étrange intelligence de mon grand-père.
Mais à présent revenons à ce quatrième livre et à la curieuse idée qu‘il fit germer dans l‘esprit de mon grand-père. Les considérations sur la faune n’est certainement pas un manuscrit illustre, loin s’en faut, mais c’était l’unique en possession de mon aïeul qui parlât de biologie, cette science des êtres vivants. Grand-père fut tellement impressionné qu’on put écrire tant de pages rien qu’en observant les animaux, qu’il voulut l’émuler et commença à penser à un sujet digne d’intérêt pour lui et la société. Il se renseigna, on avait déjà écrit un ouvrage sur l’étude des plantes et sur l’anatomie du Filibon ainsi que sur son comportement social, les phénomènes physiques et les forces divines avaient également été étudiés. Il ne voyait pas ce qu’il pourrait observer et décrire pour que d’autres Filibons puissent mieux comprendre ce qui les entourait. Mais, comme la curiosité enfouie par la force finit tôt ou tard par refaire surface, il trouva son sujet assez rapidement et se convainquit instantanément de son utilité: les Norwans.
Genre: Aventure
Auteur: Logan
Résumé: Odinon, vieux Filibon nous conte les aventures de son curieux aïeul, Otharion, fasciné par les Norwans, condamnés à être leurs serfs. Or, tout contact entre Filibons et Norwans est strictement interdit. Cela n'arrêtera pas le jeune Otharion...ce qui va inspirer par la suite son descendant.
Note: l'histoire n'est pas finie.
Tous publics.
Laissez-moi vous conter l’histoire de cette vie qui s’achève et qui a été longue et fructueuse. Depuis ma tendre enfance on m’avait appris que ma race était la seule a posséder une intelligence et que les autres, êtres mineurs, étaient destinés à m’éviter toute contrainte quotidienne. Cela ne me paraissait en rien étonnant, d’ailleurs je m’y étais fort bien habitué car le besoin, et bien souvent le caprice, vite satisfait laisse toujours une traînée de suffisance. Et je n’étais pas le seul, les gens de ma terre n’en pensaient pas moins, ne se souciant guère de ces êtres, pourtant semblables à nous-mêmes, qui avaient l’obligeance de veiller à chacun de leurs souhaits. La commodité inhibe bien souvent la curiosité et tout allait bien pourvu que chaque famille ait des Norwans à leur disposition. Ceux-ci, par leur malléabilité et leur docilité nous facilitaient la tâche, jamais de rébellion, jamais de mots à l’encontre de nos désirs.
Veuillez m’excuser, il me semble que je n’ai pris la peine de me présenter alors que l’encre commence à noircir ces feuilles. Je suis Odinon de Souffleplummes, vieux Filibon de quatre-vingt ans, mais dont la mémoire parvient encore à tisser les mailles de son passé.
Je suis né dans une famille aisée, très aisée, qui avait à son service pas moins de soixante Norwans. Comme la fortune est le reflet même du nombre d’esclaves que l’on a, les Souffleplummes étions parmi les plus riches de notre province. Or, nous avions quelque chose de particulier: grand-père Otharion. L’oisiveté fait naître les plus grandes bizarreries et grand-père en était une de notable à lui tout seul. Il ne faisait rien comme les autres et avait des opinions très distantes de celles que les gens de sa caste pouvaient avoir. Il était extraverti, certains le tâchaient de fou, généreux même avec les Norwans et intrépide. Il avait délaissé au profit de son frère cadet, mon grand-oncle, la direction des affaires familiales et était parti, un baluchon sur le dos et la tête pleine d’oiseaux, vers l’horizon. Durant plus d’une décennie nul n’en sut rien et on le crut mort, mais un beau jour de Mostoban il apparut, attifé bizarrement et les cheveux attachés jusqu’à mis dos, de telle sorte que personne ne parvint à le reconnaître avant qu’il n’eut repris l’apparence qui était la sienne dix ans plus tôt.
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CHAPITRE I: LES AVENTURES D'OTHARION
Depuis sa plus tendre enfance mon aïeul se plaisait dans la contemplation des Norwans malgré les injonctions de ses aînés. Rien n’y faisait, il était fasciné par leurs grands yeux aux éclats violacés et leur peau verte olive, par leurs cheveux noirs comme une nuit sans étoiles et leurs mains aux doigts longs qui paradoxalement paraissaient inadaptées aux corvées qu’ils exécutaient. Un jour, il voulut approcher d’un jeune Norwan, ce qui était formellement interdit. Après s’être assuré que personne ne pouvait le voir, il se glissa derrière l’individu qui faisait à peu près sa taille. Celui-ci, affairé, ne s’en aperçut guère et lorsqu’il se tourna une jarre de vin dans la main, il fut tellement étonné qu’il la lâcha et elle alla se briser en mille morceaux sur le sol. Le bruit alerta un des contremaîtres, un ignoble individu qui proféra un tas d’injures envers le Norwan et de toute évidence il ne voulait pas en rester là. Il haussait déjà la tige de gourson, lorsque la voix de mon grand-père détourna son attention de la silhouette frêle qui cachait le visage et la tête derrière les bras. Les jeunes Filibon n’avaient guère le droit d’approcher les esclaves, aussi mon aïeul était resté tapi derrière les fûts pendant que l’ignoble personnage se répandait en insultes sur la malheureuse victime de sa curiosité enfantine. Or, quand il s’aperçut de qu’il pouvait être maltraité pour sa faute, son cœur noble fit un bond et il décida de montrer sa présence.
-Non, arrêtez! Cria-t-il tout en s’interposant entre le contremaître et l’esclave. C’est de ma faute, ne l’accablez pas d’avantage.
Le contremaître le jaugea d’un œil mauvais. Mais tout jeune qu’il était, il n’en était pas moins un membre de la caste à laquelle il devait allégeance et il s‘empressa de cacher sa réprobation. Il abaissa sa tige, grand-père observa attentivement la courbe qu’elle traçait dans l‘air, conscient d’y voir le reflet de son propre avenir.
Et ainsi fut. Les coups ne s’abattirent point sur le jeune Norwan, qui s’était empressé de s’éclipser, mais sur lui. Son père ne l’épargna pas du châtiment administré traditionnellement à cet acte de désobéissance, les coups de tige s’abattirent sur le séant de grand-père. Son pauvre derrière resta rouge si longtemps, que toute curiosité des Norwans qu’il eut pu avoir resta ensevelie pendant plus d’une décennie.
Mon grand-père fut un adolescent solitaire, les seuls amis intimes qu’il eut furent les livres qu’il avait en sa possession et qui lisait et relisait avec délices. Il ne s’occupait guère de musique, ni de courses de Neuflons, il ne partageait ses soirées avec aucune aimée transie et montrait très peu d‘intérêt pour chercher la compagnie des jeunes hommes de bonne société. Il soupirait après les figures romantiques de Neblinea d’Orens et son chevalier Bourgeon de Belbourg, héros des célèbres chants recueillis dans La romance de Cœur-Léron; il se prenait à s’imaginer en savant adulé des siècles durant tel Jaron de Vanistroc, auteur des Préceptes du bon Filibon, qu’il considérait comme une somme phénoménale de sagesse et de rhétorique. Son amour pour les livres le conduisit à son deuxième délit: avoir en sa possession un quatrième livre. Cela peut à présent vous paraître absurde, mais en ces temps obscurs les dirigeants s’efforçaient à maintenir la population dans la plus grande ignorance pour que la société stagne et se maintienne dans « le bon ordre ». Chaque Filibon ne pouvait avoir en sa possession que trois ouvrages et, cela est évident, chaque manuscrit qui sortait des ateliers de scribes de l’état était soumis à la censure. Les illustrations magnifiques servaient bien souvent à cacher la niaiserie, la désarticulation et l’inconsistance de ces livres, or cela fut suffisant pour mettre en appétit l’étrange intelligence de mon grand-père.
Mais à présent revenons à ce quatrième livre et à la curieuse idée qu‘il fit germer dans l‘esprit de mon grand-père. Les considérations sur la faune n’est certainement pas un manuscrit illustre, loin s’en faut, mais c’était l’unique en possession de mon aïeul qui parlât de biologie, cette science des êtres vivants. Grand-père fut tellement impressionné qu’on put écrire tant de pages rien qu’en observant les animaux, qu’il voulut l’émuler et commença à penser à un sujet digne d’intérêt pour lui et la société. Il se renseigna, on avait déjà écrit un ouvrage sur l’étude des plantes et sur l’anatomie du Filibon ainsi que sur son comportement social, les phénomènes physiques et les forces divines avaient également été étudiés. Il ne voyait pas ce qu’il pourrait observer et décrire pour que d’autres Filibons puissent mieux comprendre ce qui les entourait. Mais, comme la curiosité enfouie par la force finit tôt ou tard par refaire surface, il trouva son sujet assez rapidement et se convainquit instantanément de son utilité: les Norwans.
Logan- Lecteur du Télé 7 jours
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Localisation : Perpignan
Loisirs : écrire des fics, dessiner...
Date d'inscription : 22/11/2005
Re: Les aventures d'Odinon
Ton histoire est cool, j'attend la suite
hyrania- Lecteur du Télé 7 jours
- Nombre de messages : 63
Date d'inscription : 31/12/2006
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