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Hunger Games- Le point de vue de Peeta

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Message  Loralie Ven 14 Déc - 5:36

J'adore écrire, depuis toujours...cette façon que les mots ont de prendre vie, sous l'inspiration du moment, un élan. À d'autre, la frustration, rien ne vient
Je partage ma première fic ici, je commence par une toute simple, p-ê pas originale j'en conviens, mais gardons les plus croustillantes pour la fin...Wink
Si jamais cela vous plaît, vous pouvez me visiter également ici, encore en cours de construction, mais cela me ferait très plaisir si vous veniez faire un tour et aimer ma page!
Merci!

facebook.com/papierblancetsoirdhiver




LA MOISSON


Il y a des jours comme ça...
Des jours qui n'aurait jamais du exister, jamais du naître. On le sait avant même d'ouvrir les yeux, de poser les pieds sur le parquet froid du plancher. Un sentiment de malaise à peine perceptible, cela vous remue subtilement l'estomac. Vous n'arrivez pas à vous en débarassez, quoi que vous fassiez. Plus le temps passe, plus le trouble s'amplifie, s'infiltre dans tous les pores, s'incruste et adhère à toutes les pensées.
Cependant, comme la course immuable du soleil ne peut être immobilisée, la journée, elle, doit continuer.


Aucune crainte, ma mère y veille. Elle tambourine avec une application déterminée sur la porte de ma chambre. Son injonction est claire et limpide comme l'eau cristalline des rochers :


- ''Descends immédiatement fainéant!''


Tout l'amour qu'elle me porte tient dans cette seule phrase. Ou plutôt son absence. Ça ne date pas d'hier, ça ne changera pas demain. J'ai beau en avoir l'habitude, cette indifférence me blesse à chaque fois. Cela pourrait se comparer à se promener en permanence avec une plaie ouverte sur laquelle l'on s'amuserait à jeter constamment du sel brûlant dessus. Cette affliction me brise davantage que ses ''démonstrations d'affections'' qui souvent, me laisse des marques visibles-aujourd'hui, c'est une ecchymose sur la joue droite-je préfère encore cette forme de châtiment à sa froideur et éternelle acrimonie à mon égard.


J'essaie de chasser mon désarroi et l'angoisse qui me tenaillait au réveil. Je fais une brève toilette et descends pour le petit déjeûner. Une tranche de pain durçi et invendable m'attends ainsi qu'une bouillie de blé fade. Je m'applique ensuite à mes corvées du matin. J'ai 16 ans, je suis fils de boulanger. Cela implique que dès l'aube et tous les jours après l'école, je dois effectuer quelques besognes pour la boutique de mes parents.
La routine s'empare de mes muscles, j'enchaîne les mouvements. Mes mains travaillent d'elle-même, agitées d'une vive propre. Elles adoptent une cadence rythmée, elles connaissent le refrain. Alors, je m'évade. Pas au sens littéral, bien sur.


Je pense aux images qui tournoient sans cesse dans ma tête, à une fille, aux dessins ou à la peinture que je ferais si j'avais les moyens de m'en offrir. J'essaie alors d'envisager le futur. J'ai beaucoup de mal à imaginer mon avenir. Rien ici, ne vous conforte dans l'idée que vous aurez, de toute façon, un avenir...et si jamais une fantaisie vous prennait d'y songer de façon très positive, vous ne percevriez pas grand chose, du moins rien de joliment rose ni d'excessivement heureux...Survivre est déjà une victoire en soi.
Toutefois, il y a des jours plus obscurs que d'autre, si sombres et qui vous engloutissent si vous n'y prennez pas garde. Ces jours, j'ai besoin de rêver, de m'éclipser. Échapper à sa propre vie, son propre corps? Ridicule! Et certainement pas atypique. Je ne crois même pas me tromper en supposant que ce doit être le souhait de chacun ici dans le district....
On pourrait croire, à tort cela va sans dire, que les marchands ont une vie moins austère. C'est peut-être le cas d'ailleurs pour certain. Ai-je besoin de préciser que ça ne l'est pas pour moi?
J'aimerais bien connaître celui qui dicte les règles, celui qui détermine quel sera votre destin, qui manipule à sa guise ses petites poupées de bois pour s'amuser.


J'ai des ampoules sur les mains à force d'avoir sorti des pâtisseries toute la journée, ma pommette droite me démange, je suis en sueur et pourtant, je suis à cent lieux de là. Si loin de chez moi...
- BANG!
Dans ma distraction j'ai fait tombé le sac de farine. Comme une fleur, il s'ouvre et se répand partout. Je suis nimbé d'une poussière d'ange, j'en suis recouvert. Ma mère me hurle dessus jusqu'à cracher ses poumons, j'encaisse...et j'attends le coup...Qui ne tarde pas à venir, du dos de sa petite pelle à tarte qu'elle tient à la main.
Mon père me lance un regard désolé, puis baisse les yeux aussitôt sur le plancher.
Travailler dans une boulangerie est déjà éreintant, les jours d'école sont carrément épuisant.
Néanmoins, pour rien au monde je ne les esquiverais. Un petit moment de répit passager, un interlude avec des amis divertissants et...


La première fois que je l'ai aperçu, sous un soleil de mai, l'air était frais sur la peau. C'était la fin de l'hiver, je devais avoir 5 ans. Le redoux annoncait le printemps, la renaissance, les fleurs commençaient à bourgonner...et puis les oiseaux se sont tus pour l'écouter chanter. C'est là que c'est arrivé, que tout a commencé...Fière, droite, adorable dans sa robe à carreaux...
Depuis ce jour, elle n'a plus jamais quitté mes pensées, sans pour autant que je trouve le courage de l'aborder.


Elle ne le sait même pas, pourtant elle m'a aidé à tenir durant toutes ces années. M'a réveillé de mon atonie qui menaçait de me faire basculer et a fait chanter les couleurs pour moi. Je ne l'ai dit à personne, jamais. Si. À vous! Mais c'est différent. Vous êtes le sucre glace que j'étale sur les gâteaux, le plomb qui glisse sous mes crayons sur le papier, la vie qui émergerait de mes pinceaux, si j'en avais. L'illusion qui me réconforte. Vous n'existez pas, vous n'êtes pas réel. Vous n'êtes rien...bien que pour moi, vous représentiez tout.
Je sais que je suis différent, je n'ai pas ma place ici. Ni ailleurs. Assurément.
Un jour viendra, ou ma rêverie me perdra.


Un sifflement près de mon oreille. Je perd pieds, je replonge dans la réalité. Ma mère me bouscule avec son balai, me sommant d'aller me changer. Je monte, le coeur lourd. Mon regard se porte sur l'ensemble qu'elle a mis à mon intention sur le lit.
La Moisson.
Ça m'était sorti de l'esprit.


Et puis j'en ai assez. Je me dis qu'il n'en tient qu'à moi de tout changer. Demain sera le premier jour d'une nouvelle vie. Une détermination naissante s'empare de moi.
J'enfile mes vêtements à la hâte et dévale les escaliers pour l'inspection maternelle. Nous progressons lentement vers la Grande Place.
Effie Trinquet se tient sur l'estrade, plus coquette et délurée que jamais. Des caméras partout, qui nous observent, nous scrutent impunément...L'appréhension fait palpiter le sang dans mes veines.
Le discours de bienvenue s'ensuit, on nous repasse la projection habituelle du Traité de la Trahison, comment le pays s'est relevé de ces cendres.
Pour purger notre peine et contenir d'éventuelle rébellion, 24 d'entre-nous partirons s'affronter dans l'arène. Il n'y aura qu'un seul vainqueur.
23 familles perdront pour toujours leurs enfants, pour un acte commis des générations auparavant.
Mais d'abord, ils fermeront les volets, écumeront leur angoisse, suivront pas à pas leur progéniture à l'écran. Ils fonderont tous leurs espoirs dans sa survie, quoi qu'il en coûte...jusqu'à l'inévitable.
Le film se termine et Effie se prépare à accomplir le tirage au sort. Parceque même sous un ciel gris et oppressant les bonnes manières dominent, les dames sont moissonnées les premières.
Une courte prière s'échappe de mes lèvres...


Effie plonge ses longs doigts manucurés dans la boule et en retire un papier. Elle revient en trottinant vers le micro pour dévoiler la malheureuse ''gagnante''.



-PRIMROSE EVERDEEN


J'expire brutalement, le souffle me manque. Non! Pas ça! Le malheur ne les a donc pas frappé assez outrageusement?
Je vois la petite, si mignonne, la chemise qui ressort de derrière sa jupe, s'avancer.
Pourquoi?
Puis le monde chavire, je la voie. Qui crie, non, hurle douloureusement son prénom.
L'impensable se produit. Ai-je bien entendu? Elle se porte volontaire?
Mon coeur se serre, à l'agonie. C'est plus que je ne peux supporter...mais, que puis-je faire? Je suis impuissant! À peine ai-je le temps d'être irrémédiablement bouleversé qu'Effie revient déjà au micro avec un autre papier blanc en main. Le tribut masculin.
Je n'ai même pas une seconde pour songer à quoi que ce soit. Je vois ces lèvres remuées, mais je n'entends pas. Mes oreilles bourdonnent. L'information, elle, parvient tout de même à mon cerveau torturé.


- ''Peeta Mellark!''


Ma résolution futile de tantôt vacille, s'effondre.
Je m'appelle Peeta.
Je m'avance mécaniquement vers l'estrade.
La mort dans le coeur, le regard éteint.
Je n'ai plus aucun avenir.
Ou que ce soit. Avec qui que ce soit.
Y a des jours comme ça...

Loralie
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